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Les manifestations se poursuivent en Irak, le 17 juillet 2018. Les manifestations se poursuivent en Irak, le 17 juillet 2018. 

Manifestations en Irak : À Bassorah, l'Église suspend les activités culturelles et le catéchisme

Depuis le début des manifestations quotidiennes en Irak, huit personnes ont été tuées, indique le ministère de la Santé du pays. Inquiète, l'Église locale a suspendu une partie de son activité, à l'exception des messes et des célébrations liturgiques.

Deux personnes ont été tuées dans le sud de l'Irak dans la nuit de vendredi 13 au samedi 14 juillet au cours d'un mouvement de contestation sociale qui gagne du terrain, poussant les autorités à décréter un couvre-feu à Bassorah. Deux l'ont été à Bassorah, la grande ville portuaire du sud d'où est parti le mouvement, trois à Samawa, deux à Najaf et une à Kerbala.

«Nous avons dû arrêter toutes les activités culturelles et le catéchisme dans nos églises et paroisses pour protéger la vie de nos fidèles, en particulier les enfants», a affirmé à AsiaNews Mgr Alnaufali Habib Jajou, archevêque chaldéen de Bassorah, ajoutant cependant que la messe et les autres activités liturgiques continuaient.

«Les gens manifestent contre le chômage, la pauvreté, le manque de services publics», déplore l’archevêque chaldéen, signifiant que les tensions pourraient s’intensifier les jours à venir.

Lancée à Bassorah, la région pétrolière la plus importante du pays, récemment théâtre d'une crise de l'eau d'ampleur, le grand mouvement de protestation sociale irakien s'est répandu comme une traînée de poudre dans une grande partie du sud chiite. Le chômage (10% selon des chiffres officiels, avec des pics jusqu'à 60% chez les jeunes) et la corruption endémique ont motivé les manifestants à descendre dans la rue.

Les manifestants ont d'abord tenté de bloquer les puits de pétrole de Bassorah, puis certains bâtiments gouvernementaux et sièges de partis politiques, donnant lieu à des affrontements violents avec les forces de sécurité. L'annonce par l'exécutif irakien d’une allocation de trois milliards de dollars à la province de Bassorah et des investissements dans les écoles, dans l'électricité et les ressources en eau, n'a pas suffi à apaiser le mécontentement. Pour limiter la violence, le gouvernement a imposé un couvre-feu dans les villes les plus importantes du sud.

En 2015 déjà, un mouvement de protestation avait été lancé contre l'absence de services publics, animé principalement par Moqtada Sadr, le nationaliste chiite arrivé en tête des législatives de mai sur un programme anti-corruption.

 

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17 juillet 2018, 18:38