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Opération de police dans le foyer des Missionnaires de la Charité à Ranchi, le 4 juillet 2018. Opération de police dans le foyer des Missionnaires de la Charité à Ranchi, le 4 juillet 2018. 

Inde: les Missionnaires de la Charité répondent à leurs détracteurs

Suite à l’arrestation d’une religieuse membre des Missionnaires de la Charité dans une affaire d’adoption illégale, tous les foyers gérés par cette congrégation fondée par Mère Teresa en 1950 font l’objet d’une inspection de la part de l’administration indienne. La supérieure générale, sœur Mary Prema, a diffusé hier un communiqué pour répondre aux détracteurs de la communauté.

Cyprien Viet - Cité du Vatican

La supérieure générale des Missionnaires de la Charité dénonce notamment les «mythes» et les «fausses informations» diffusées au sujet de cette affaire, et s’étonne du zèle de l’administration indienne, tout en exprimant sa confiance dans les lois et les tribunaux du pays. Les sœurs sont «profondément attristées» par l’affaire survenue dans un foyer géré par la Congrégation à Ranchi, au nord-est du pays, et expriment de façon irréfutable «leur condamnation pour des actions individuelles qui n’ont rien à voir avec la Congrégation des Missionnaires de la Charité». Elles affirment leur pleine collaboration avec les enquêteurs et se disent ouvertes à toute enquête libre, équilibrée et juste.

Sœur Mary Prema détaille les circonstances de cette étrange et complexe affaire. La religieuse et l’employée laïque impliquées, qui avaient toujours effectué en apparence un travail sérieux au sein de ce foyer pour mères célibataires, ont été arrêtées deux mois après la naissance, en mai dernier, d’un enfant qui devait être confié au CWC (Child Welfare Committee, le Comité de Protection de l’Enfance, organisme indien chargé des enfants abandonnés), mais qui ne l’a pas été en pratique. Selon la presse indienne, cet enfant aurait été vendu à un couple, et d’autres affaires sont en cours d’examen car les registres seraient incomplets. Le sujet est très sensible en Inde, où les adoptions illégales représenteraient près de 90 000 enfants par an. Mais cette affaire s’inscrit aussi dans un climat de durcissement politique de la part du parti nationaliste hindou au pouvoir, ce qui peut sembler ouvrir la voie à une instrumentalisation de cette affaire afin d’affaiblir cette congrégation et donc, à travers elle, l’Église catholique tout entière.

La supérieure générale des Missionnaires de la Charité dénonce la brutalité des méthodes de la police qui lors de la perquisition du 6 juillet, a provoqué la saisie de 22 enfants par le CWC, parmi lesquels un nouveau-né d’à peine un mois. L’un de ces enfants est tombé gravement malade suite à ce raid et il est actuellement hospitalisé en soins intensifs. Sœur Mary Prema exprime sa peine et son étonnement face aux méthodes du CWC, un organisme  public qui considérait pourtant deux semaines auparavant ce foyer comme «un excellent environnement pour le soin des enfants». Elle rappelle plus globalement l’action des plus de 5000 religieuses membres de cette Congrégation, qui s’engagent à «continuer leur service pour les plus pauvres des pauvres avec cœur et à titre gratuit, en servant les personnes vulnérables et dans le besoin», malgré toutes les critiques sans précédent qu’elles affrontent actuellement.

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18 juillet 2018, 12:45