Des migrants sur le bateau de l'ONG Proactiva Open Arms, le 2 juillet Des migrants sur le bateau de l'ONG Proactiva Open Arms, le 2 juillet 

Fermeture des ports aux ONG: critiques des évêques maltais

Les critiques montent à Malte et en Italie après la décision des autorités de fermer les ports aux migrants. Les évêques maltais et le centre Astalli du JRS, à Rome, demandent un changement de politique.

Xavier Sartre – Cité du Vatican

L’épiscopat maltais s’insurge contre la fermeture des ports de leur île aux navires d’ONG qui secourent les migrants, décidée par le gouvernement Muscat. «Les situations les plus difficiles devraient susciter le meilleur de nous. La première pensée envers les personnes en difficulté devrait être qu’ils sont des êtres humains» écrit ainsi Mgr Charles Scicluna, l’archevêque de Malte, dans un tweet publié le 2 juillet. «Portes fermées, ports fermés, cœurs fermés : c’est vraiment triste» poursuit-il.

Ces simples mots font écho et appuient la déclaration conjointe rédigée par des ONG maltaises et la commission Justice et Paix de l’archidiocèse de Malte qui condamne la décision du gouvernement. Selon le texte, «même s’il est affirmé que cette mesure a pour but de respecter la légalité, elle met en péril la protection de la vie humaine aux frontières de l’Europe, les rendant encore plus dangereuses pour les réfugiés et les demandeurs d’asile».

Le JRS dénonce les jeux politiques

Cette prise de position forte de la part de l’Église maltaise n’est pas la seule. Le centre Astalli, situé à Rome et géré par le Service jésuite pour les réfugiés (JRS), a également demandé le 3 juillet aux institutions nationales et européennes des «mesures immédiates» pour secourir les migrants en mer.

Les dizaines de morts comptabilisées ces derniers jours au large de la Libye, montrent bien que la décision des gouvernements maltais et italien de fermer leurs ports aux ONG humanitaires n’endiguent pas la vague migratoire. C’est pourquoi les jésuites italiens réclament des opérations de sauvetage, insistant sur le fait que «l’on ne peut pas faire un bras de fer entre les États de l’Union et les autres acteurs impliqués dans ce dossier».

Le JRS demande ainsi l’ouverture de canaux humanitaires pour mettre en place une alternative légale aux trafiquants d’êtres humains. Il estime que «le phénomène des migrations forcées doit être géré, non ignoré».

C’est pourquoi les jésuites du JRS proposent une solution plusieurs fois rejetée par les gouvernements européens, celle de l’accueil proportionnel des migrants par les États et la reconnaissance mutuelle du statut de réfugié afin de faciliter les parcours individuels d’intégration et de regroupement familial.

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04 juillet 2018, 16:25