Migrants secourus en mer, à bord d'un navire humanitaire Migrants secourus en mer, à bord d'un navire humanitaire 

Pour le CCEE, il est urgent de raconter la mobilité humaine de manière adéquate

Fin de la rencontre annuelle des évêques et des délégués chargés de la pastorale des migrants des conférences épiscopales d’Europe (CCEE). Elle s’est tenue à Stockholm, du 13 au 15 juillet. Un communiqué a été publié à l’issue de cette réunion de travail.

«Un mouvement de l’humanité: le flux des migrants et des informations. Dialogue et communication pour une culture de la rencontre», c’est le thème qui a été choisi pour cette rencontre annuelle. Il s’agissait en pratique d’approfondir la relation entre les flux migratoires et leur perception dans l'opinion publique, forgée par une communication pas toujours encline à favoriser le dialogue et la culture de la rencontre.

Raconter la mobilité humaine de manière appropriée

Force est de constater, note le communiqué, que dans les débats médiatiques «le phénomène migratoire n'est abordé qu’en partant des perspectives économiques ou politiques», au détriment du «droit inaliénable à la dignité de toute personne humaine», mis de côté. La communication ne doit pas seulement se borner à décrire les tragédies de la migration, mais doit aussi parler de sa beauté et de ses richesses; c’est là une «responsabilité fondamentale, même pour l’Eglise». D’où l’urgence «d’établir un lien entre pastorale et communication, ainsi que d'investir dans la formation des communicateurs et dans l'utilisation des médias sociaux».

Il incombe en effet à l’Eglise «de raconter de manière appropriée la mobilité humaine», et de s’engager «de manière renouvelée» dans ce défi. «Cela ne signifie pas toujours une augmentation des interventions publiques ou de nouveaux instruments médiatiques, précise le communiqué, mais plutôt le retour à l'expression simple mais claire des principes qui sous-tendent l'activité de l'Église, comme la dignité de chaque personne», qu’il faut protéger, quel que soit le domaine. «On ne peut pas être en faveur de la protection de la dignité de la vie des migrants et, en même temps, contre la défense de la vie ou de la famille ; et vice versa on ne peut pas défendre la vie à partir de sa conception jusqu'à sa fin naturelle, et ne pas défendre la vie et la dignité des migrants».

Partage des expériences, solidarité spirituelle

La rencontre a permis à plusieurs réalités ecclésiales de partager leur expérience, comme les Caritas locales en Europe, qui «ont misé sur un engagement concerté et interconnecté» avec d’autres organismes de la société civile, «en réalisant les mêmes campagnes médiatiques sur différents réseaux sociaux, mais en les adaptant à la spécificité des contextes nationaux individuels» (exemple de la campagne #whatishome). Cette collaboration «sans ambiguïté» peut être important pour «promouvoir une culture de la rencontre et pour corriger l'image erronée prônée par les nombreuses ‘fausses nouvelles’ qui circulent dans le réseau».

La section migrants et réfugiés du Dicastère pour le service du développement humain intégral du Saint-Siège a également pu exposer le cœur de sa mission : «former, informer les fidèles et promouvoir la collaboration entre les différentes réalités ecclésiales qui travaillent dans le domaine de la pastorale des migrants».

La rencontre a été ponctuée de nombreux temps de dialogue et d’échanges, ainsi que par la célébration quotidienne de la messe qui a permis «d'avoir dans les cœurs et dans la prière les problèmes, les souffrances non seulement des nombreux migrants qui arrivent des frontières du continent, en particulier les chrétiens persécutés au Moyen-Orient et en Afrique mais aussi, et surtout, les nombreux Ukrainiens déplacés ou contraints d'émigrer de leur pays à cause de la tragédie de la guerre».

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16 juillet 2018, 12:50