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«La guerre en Centrafrique n’est pas terminée» confie le père Trinchero, missionnaire à Bangui

Depuis 2013 et le renversement du président Bozizé, la Centrafrique est saisie de violences inter-communautaires. Malgré la présence des forces onusiennes de la Minusca, la paix ne revient pas dans le pays.

En Centrafrique, les violences ont jeté sur les routes des milliers de personnes. Selon l’ONU, le nombre de déplacés à augmenté de plus de 70% en un an et s’élève aujourd’hui à près de 670 000. Au total, plus d'une personne sur quatre a dû fuir son domicile en Centrafrique. 

Des violences quasi-quotidiennes

«La guerre en Centrafrique n’est pas terminée», nous confie le père Federico Trinchero, missionnaire carme dans la capitale centrafricaine depuis une dizaine d’années.

Effectivement, le pays reste en grande partie contrôlé par les groupes armés et les exactions sont désormais quasi-quotidiennes. La semaine dernière, 12 personnes ont été tuées dans des affrontements consécutifs à l’explosion d’une grenade dans le quartier musulman du PK5, à Bangui. Toujours dans la capitale, le 1er mai une église avait été attaquée. 24 personnes avaient été tuées, dont le curé de la paroisse, et 170 autres blessées.

«Le conflit n’est pas religieux»

Depuis 2013, la Centrafrique est en proie à des violences inter-communautaires, après le renversement de l'ex-président François Bozizé par les milices de la Séléka prétendant défendre la minorité musulmane, ce qui avait entraîné une contre-offensive des milices anti-balaka majoritairement chrétiennes. Mais résumer la situation à un conflit religieux serait trop simpliste, nous explique le missionnaire, qui attribue les violences aux grands intérêts pour les ressources de la terre, «qui attirent les convoitises». Le pays de 4,5 millions d'habitants classé parmi les plus pauvres au monde est riche en diamants, or et uranium.

Le père Federico Trinchero nous décrit un pays gangréné par la guerre.

Interview du père Federico Trinchero, missionnaire à Bangui

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01 juin 2018, 20:05