Manifestation étudiante contre le gouvernement Daniel Ortega, devant l'Université centro-américaine de Managua au Nicaragua, le 14 mai 2018. Manifestation étudiante contre le gouvernement Daniel Ortega, devant l'Université centro-américaine de Managua au Nicaragua, le 14 mai 2018. 

Nicaragua: début du dialogue national le 16 mai, les évêques aux avant-postes

Après un mois de manifestations et un bilan de plus de 50 morts, la crise sociale nicaraguayenne se dirige-t-elle vers une accalmie? C’est l’enjeu du dialogue national convoqué le 16 mai par le gouvernement Ortega. L’épiscopat nicaraguayen très proactif depuis le début des contestations organise la médiation entre société civile et gouvernement.

Delphine Allaire - Cité du Vatican

«Après avoir entendu la clameur de la grande majorité de la société et conscients de la gravité de la situation que traverse le pays (...), nous annonçons l’ouverture du dialogue pour le mercredi 16 mai à 10 heures du matin», a déclaré le président de la Conférence épiscopale nicaraguayenne (CEN), le cardinal Leopoldo Brenes, archevêque de Managua, lors d’une conférence de presse, le 14 mai.

Une refondation structurelle des institutions

À 10h00, mercredi 16 mai, le dialogue national débutera dans l'auditorium du Séminaire National de Notre-Dame de Fatima, à Managua, la capitale de ce pays d’Amérique centrale coincé entre le Honduras et le Costa Rica. 

La CEN explique ainsi ne pas détenir de solution miracle, mais «d’avoir des points de référence telle que la dignité des personnes et le bien commun». Des valeurs qui leur permettront d’aborder la question «structurelle» du fonctionnement des institutions.

«Grâce à la bonne volonté des parties, en écoutant attentivement les propositions qui seront faites, nous espérons parvenir à des accords importants qui se traduiront par des décisions concrètes», ont confié les évêques lors du point presse.

Une journée de jeûne le 18 mai

Les évêques invitent ainsi tous les catholiques à «une journée nationale de jeûne, la prière et la récitation du Saint Rosaire» le vendredi 18 mai.

La contestation, qui a débuté le 18 avril après une réforme des retraites abandonnée depuis, dénonce la confiscation du pouvoir par le président Daniel Ortega, 72 ans, au pouvoir de 1979 à 1990 puis depuis 2007.

«Lueur d’espoir»

En vue d’apaiser les esprits, le président Ortega avait accepté vendredi 11 mai deux conditions «préalables» posées par l’épiscopat à tout dialogue: la fin de la répression des manifestations et l’autorisation pour la Commission interaméricaine des droits de l’Homme (CIDH) d’enquêter sur les morts de manifestants.

Les manifestations antigouvernementales se sont poursuivies et intensifiées durant tout le week end du 12 et 13 mai. 

L’ouverture du dialogue national est donc une petite lueur d'espoir pour le Nicaragua, même si les circonstances ne sont pas idéales, selon les mots du cardinal Leopoldo Brenes.

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15 mai 2018, 17:22