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Le président Mattarella rencontrant le nouveau président du Conseil, Carlo Cottarelli. Le président Mattarella rencontrant le nouveau président du Conseil, Carlo Cottarelli. 

Crise politique en Italie: l’épiscopat soutient le président Mattarella

Le projet de gouvernement Cinq Étoiles-Ligue a finalement échoué. Le chef du gouvernement désigné, Giuseppe Conte, a jeté l’éponge dimanche soir, suite au refus du président de la République de nommer ministre de l’Économie Paolo Savona, partisan d’une sortie de l’euro.

Après une journée tendue et confuse, le président Sergio Mattarella a finalement usé de sa prérogative constitutionnelle en refusant la nomination de Paolo Savona au poste de ministre de l’Économie, « pour défendre l’Italie dans l’euro et l’épargne des Italiens », a-t-il expliqué dans un discours solennel, donnant un relief inhabituel au rôle du président de la République italienne, qui était jusqu’alors peu connu sur la scène internationale. Le chef du gouvernement désigné, Giuseppe Conte, a démissionné.

Le chef de l’État a convoqué lundi matin au Quirinal un économiste, Carlo Cottarelli, qu’il a chargé de former un gouvernement technique chargé d’élaborer un projet de budget pour 2019 et d’accompagner le pays vers des élections anticipées, entre la fin de l’été et le début de l’année prochaine. Le mouvement Cinq étoiles et le petit parti nationaliste Fratelli d’Italia évoquent un coup d’État institutionnel et appellent à une procédure d’inpeachment contre le Chef de l’État. Le leader de la Ligue, Matteo Salvini, cherche lui à tirer son épingle du jeu en appelant à des élections anticipées qu’il pourrait remporter confortablement, selon les sondages. Il pourrait s'émanciper à la fois du mouvement Cinq Étoiles mais aussi de la droite berlusconienne.

Dans un climat tendu et propice aux dérapages, le secrétaire général de la Conférence épiscopale italienne appelle au calme. Mgr Nunzio Galantino assure de la «proximité» et de la «prière» des évêques pour le président Mattarella, en rappelant que «les moments de tension ne peuvent pas se surmonter en l’intensifiant, mais en identifiant des parcours qui ne peuvent pas se situer en dehors de la Charte constitutionnelle». «Il y a besoin d’un sursaut de dignité de la part de tous, d’attention et d’une volonté de rencontre au nom du bien commun», rappelle Mgr Galantino.

Mgr Nunzio Galantino, secrétaire générale de la CEI

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28 mai 2018, 18:07