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Le Pape s'adressant aux membres du Collège pontifical brésilien, le 21 octobre 2017. Le Pape s'adressant aux membres du Collège pontifical brésilien, le 21 octobre 2017. 

Forte augmentation du nombre de prêtres au Brésil

Malgré un double mouvement de sécularisation et de prosélytisme évangélique, l’Église catholique brésilienne enregistre une forte progression du nombre de vocations sacerdotales.

Cyprien Viet – Cité du Vatican

Le Centre d’Investigations sociales et de Statistiques religieuses (CERIS), une structure administrée par la conférence des évêques du Brésil, vient de diffuser des données qui montrent que le Brésil n'est pas affecté par la crise des vocations. Entre 2014 et 2018, l’Église catholique brésilienne recense près de 3000 prêtres supplémentaires, passant de 24 600 prêtres à 27 300.

Ces chiffres peuvent sembler paradoxaux car ils contrastent avec la baisse relative du nombre de fidèles de l’Église catholique. De 90% de la population en 1980, on estime aujourd’hui qu’ils ne représentent que 65% des Brésiliens. Le prosélytisme évangélique a drainé une partie de ceux qui fréquentaient l’Église catholique, perçue comme trop élitiste. Par ailleurs, on constate aussi dans certaines villes, l’émergence d’une certaine sécularisation, comme dans les grandes métropoles occidentales. La perte du sens religieux, qui s’observe dans certains pays d’Amérique latine comme le Chili ou l’Uruguay, n’épargne pas le Brésil. Mais dans le même temps, si la religion n’est plus une évidence collective, une certaine quête spirituelle plus personnalisée peut aussi être observée et déboucher sur le discernement d’une vocation.

Un nouveau profil d'hommes appelés à la prêtrise.

Cette enquête met aussi en lumière une transformation du profil des nouveaux prêtres. Les vocations sacerdotales semblent attirer désormais des hommes plus mûrs, au-delà de l’âge de 30 ans voire 40 ans. Ces hommes avec un passé professionnel, et probablement pour certains aussi un passé affectif, apportent de nouvelles forces vives dans les diocèses brésiliens. Ce phénomène des vocations tardives s’observe aussi en Europe, mais à une moindre échelle.

Au total, l’Église catholique recense plus de 11 000 prêtres supplémentaires depuis 2005. Elle n’en comptait alors que 16 000. Le Brésil bénéficie notamment d’une très forte dynamique concernant les communautés nouvelles, qui, pour certaines, ont intégré les codes des Églises évangéliques, avec des liturgies très festives, tout en demeurant fidèles aux principaux axes du catholicisme comme la dévotion mariale et la fidélité à Rome. Même s’il est encore trop tôt pour en discerner la portée à long terme, il est probable que la visite du Pape François à Rio et Aparecida en 2013, dans le cadre des JMJ, ait joué un rôle positif en ce sens.

Le manque de ministres ordonnés demeure criant pour certains diocèses

Mais compte tenu de l’immensité du territoire brésilien et de sa démographie toujours dynamique, de nombreux diocèses souffrent encore d’une pénurie de prêtres. C’est notamment le cas en Amazonie. Cette difficulté à assurer une continuité dans le soin pastoral des communautés disséminées sera l’un des principaux enjeux du Synode sur l’Amazonie convoqué par le Pape à Rome en octobre 2019.

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28 mai 2018, 16:29