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Afrique : Des nombreux défis pour la vie consacrée

Chaque 2 février, l’Eglise célèbre la journée de la vie consacrée. Dans l’entretien qu’il a accordé à Vatican News, le père jésuite Jules Kipupu, secrétaire général de la conférence des supérieurs majeurs de la RDC, Cosuma, dresse la liste des défis auxquels est confrontée la vie religieuse aussi bien en Afrique que partout ailleurs dans le monde.

Donatien Nyembo SJ – Cité du Vatican

La journée de la vie consacrée, initiative du Pape Jean-Paul II, est célébrée le 2 février de chaque année depuis 1997. Une journée placée sous le signe de l’action de grâce pour le don de la vie consacrée qui enrichit l’Eglise de ses nombreux charismes. La vie consacrée est véritablement un don pour l’Eglise car en elle, «l’Eglise contemple sa vocation profonde, celle de n’appartenir qu’à son Seigneur».

Cette journée offre la possibilité aux personnes consacrées de célébrer ensemble et solennellement les merveilles que le Seigneur a accomplies en elles. Pour cela, disait Jean-Paul II, «elles sont conviées à réfléchir sur le don reçu, à découvrir, dans un regard de foi toujours plus pur, le rayonnement de la beauté divine diffusé par l’Esprit dans leur forme de vie, à prendre conscience de leur mission incomparable dans l’Église pour la vie du monde».

Pour le Père Jules Kipupu, récemment nommé secrétaire général de la conférence des supérieurs majeurs de la RDC, Cosuma, le fait que cette journée coïncide avec la présentation du Seigneur au Temple est interpellateur. «Les consacrés sont invités à revenir au sens de leur consécration, à réfléchir sur le sens profond de l’appel que le Seigneur leur a adressé, aux exigences de leurs vies et à se rappeler la priorité du Royaume en rapport avec le contexte de notre monde».

Rencontre du Pape avec les consacrés lors de son voyage au Madagascar
Rencontre du Pape avec les consacrés lors de son voyage au Madagascar

Les défis de la vie consacrée aujourd’hui

Tout en reconnaissant que les défis de la vie consacrée aujourd’hui sont nombreux, le Père Kipupu en énumère quelques-uns.

D’abord, il y a le défi de la formation des personnes consacrées. Dans un contexte marqué par des bouleversements, il y a l’immense défi, afirme-t-il «de former les jeunes à acquérir des convictions solides sur le sens de leur appel, les former à une véritable discipline religieuse, leur donner la culture de la vie de prière en cohérence avec leur agir quotidien, et leur donner également de pouvoir s’accueillir mutuellement, malgré les différences».

Ensuite, nous avons le défi du témoignage des personnes consacrées. Dans un monde marqué par la violence, les injustices, les antivaleurs, la peur et le rejet de l'autre, les personnes consacrées doivent être de véritables ‘’éveilleurs’’. Dans un monde soumis au diktat des réseaux sociaux, les consacrés doivent témoigner des valeurs du royaume dans le discernement, avec foi et charité. Pour le secrétaire général de la Cosuma RDC, les réseaux sociaux sont, à ce jour, le lieu et l'enjeu d’un véritable témoignage.

Enfin, le défi de l’évangélisation des cultures. «Nos cultures sont à évangéliser. Notre consécration devrait nous emmener à faire le tri entre ce qu’elles portent de bien et de mal, de manière à les débarrasser de tout ce qu’elles trainent de négatif», estime le jésuite congolais.

La vie consacrée féminine à l’honneur

Au cours du mois de février 2022, le Pape François invite l’Eglise universelle à prier pour les religieuses et laïques consacrées, car sans elles, estime-t-il, «on ne peut comprendre l’Eglise». Par cette intention de prière, François dénonce les traitements injustes que subissent les femmes consacrées y compris au sein de l’Eglise, «quand leur service, si noble, est réduit à de la servitude, parfois même par des hommes d’Eglise».


Réfléchissant sur la condition de la vie consacrée féminine sur le continent africain, le père Kipupu pense que les propos du Pape méritent «notre attention» et appellent «notre engagement». «Il est vrai et il faudrait le reconnaitre: parfois notre regard sur les consacrées n’est pas toujours juste, humain et respectueux». Il y a donc un grand défi à relever dans ce sens. C’est pourquoi la Cosuma, a déclaré le Père Kipupu, s’emploie à trouver l’équilibre entre les hommes et les femmes dans les instances de décision, car la personne féminine a beaucoup à apporter à l’Eglise.

Le Père Jésuite Jules Kipupu au micro de Donatien Nyembo

 

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01 février 2022, 18:49