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Angola : lutter contre la famine due à la sécheresse

Dans le sud de l’Angola, la vie de millions de personnes est menacée alors que la sécheresse, aggravée par le changement climatique, continue de ravager la région. «La situation est terrible, le gouvernement ne fait que regarder… Nous ne pouvons pas laisser nos frères et sœurs mourir, il faut agir», a déclaré le Père Epalanga Celestino, SJ., vicaire épiscopale chargé du social de l’archidiocèse de Luanda et secrétaire générale de la commission Justice et Paix de la conférence épiscopale.

Donatien Nyembo SJ – Cité du Vatican

Le constat est amer dans le sud de l’Angola, des populations entières sont au bord de l’inanition ce qui a ouvert la voie à une crise humanitaire persistante depuis près de 3 ans. La rareté des pluies a accentué la sécheresse, la pire que le pays ait connu depuis 40ans. D’où la pénurie d’eau et de nourriture obligeant les populations à trouver refuge en Namibie et en Zambie. «La situation  des ‘’réfugiés climatiques’’ est terrible !», estime Père Epalanga.

Un gouvernement sourd

À la suite des travaux menés du 6 au 11 octobre à Luanda, dans le cadre de la 2e Assemblée plénière annuelle, les évêques de la Conférence épiscopale d'Angola et de Sao Tomé avaient recommandé au gouvernement angolais de déclarer l'état d'urgence dans le sud du pays en raison de la longue sécheresse qui continue de provoquer la faim et la mort de personnes et d'animaux par manque de nourriture. Malheureusement, dit le père Epalanga, le gouvernement fait la sourde oreille. «On en parle, on organise des conférences, des débats, etc., ils entendent mais malheureusement ils ne réagissent pasPourtant le gouvernement dépense beaucoup d’argent pour payer maisons et véhicules pour certains dignitaires», a révélé le secrétaire générale de la commission Justice et Paix de la conférence épiscopale de l’Angola en dénonçant également le silence du président angolais lors de son speech au Nations Unies en septembre dernier.

Une situation préoccupante

Fin septembre, le Programme alimentaire mondial de l’ONU, PAM en sigle, annonçait que le nombre de personnes souffrant de la faim  dans les trois provinces du sud-ouest de l’Angola (Cunene, Huila et Namibe) atteindrait 1,58 million entre octobre et mars 2022.

Ce qui préoccupe le plus, à en croire père Epalanga, c’est le taux élevé d’enfants et des personnes âgées souffrant de malnutrition. Le prêtre angolais estime que l’on ne peut rester insensible face un tableau aussi sombre.

Le changement climatique tue

Il convient de se rendre à l’évidence que le changement climatique cause déjà assez de souffrances et des décès. Selon Deprose Muchena, directeur régional d’Amnesty international pour l’Afrique orientale et australe, «la communauté internationale, en particulier les États les plus riches et ceux qui portent la plus grande responsabilité dans la crise climatique, doivent prendre des mesures immédiates pour remplir leurs obligations en matière de droits humains en réduisant de toute urgence leurs émissions et en apportant l’aide financière et technique nécessaire au gouvernement et à la société civile angolaise pour soutenir les populations touchées».

Père Celestino Epalanga SJ au micro de Donatien Nyembo SJ

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25 octobre 2021, 16:51