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Afrique du Sud : Les évêques rencontrent le premier ministre d'Eswatini

Mgr Sithembele Sipuka, président de la Conférence épiscopale sud-africaine a rencontré M. Sipho Cleopas Dlamini, premier ministre du Royaume d'Eswatini, le 7 octobre 2021 à Mbabane. Il a exhorté à la promotion de la paix et de la justice dans le royaume.

Donatien Nyembo SJ – Cité du Vatican

«Nous voulons élever notre voix en faveur de la paix et collaborer aux efforts pour résoudre pacifiquement les tensions et créer un environnement favorable au développement et à la promotion de la justice» : c'est par ces mots que Monseigneur Sithembele Sipuka, président de la Conférence épiscopale sud-africaine, SACBC en sigle, s'est adressé à Sipho Cleopas Dlamini, premier ministre du Royaume d'Eswatini, qu'il a rencontré le 7 octobre dernier à Mbabane.

En mai de cette année, l'ancien Swaziland a été secoué par de violentes manifestations en faveur de la démocratie et contre le roi Mswati III, le dernier monarque absolu du continent africain qui règne sur le pays depuis 35 ans.

Une délégation de la SACBC a effectué une «visite pastorale et de solidarité» de cinq jours dans le pays, du 6 au 11 octobre 2021. Outre Mgr Sipuka, le secrétaire général de la Conférence épiscopale sud-africaine, le père Hugh O'Connor, et la secrétaire générale associée, Sœur Phuthunywa Catherine Siyali, étaient également présents. Les prélats de Pretoria étaient accompagnés de Monseigneur José Ponce de León, évêque de Manzini, le seul diocèse catholique d'Eswatini.

L’Eglise dit « Non » à la violence

«L'Église catholique se sent profondément impliquée dans cette entreprise et espère qu'elle sera couronnée de succès», a déclaré Monseigneur Sipuka, appelant le gouvernement à défendre la dignité de la personne humaine au milieu des "énormes défis" auxquels l’Eswatini est confronté. « La violence, la destruction de biens, l'usage excessif de la force par l'armée, les morts ne sont pas seulement une menace pour Eswatini, mais aussi pour toute la région de l'Afrique australe», a déclaré le président du SACB. Ce qui est en jeu, a-t-il ajouté, c'est «la dignité de la personne humaine, dont la défense et la promotion nous ont été confiées par le Créateur et que chacun doit s'efforcer de maintenir et de défendre».

Soulignant ensuite comment l'ex-Swalizand traverse «de tristes expériences qui ont un impact négatif sur la vie de tous les citoyens», le prélat a souligné que «l'Église catholique affirme avec force la possibilité de surmonter les obstacles qui empêchent une solution à de tels événements». Et «la confiance dans la possibilité de surmonter les obstacle», a-t-il expliqué, «repose principalement sur le fait que l'Eswatini est connu comme un royaume épris de paix». D'où l'exhortation de l'évêque sud-africain à toutes les autorités, à la société civile et à chaque individu pour que, «convaincus de la gravité des défis actuels, ils fassent des efforts inspirés par la solidarité et l'amour, qui aideront à construire une société juste et pacifique».

Le meurtre de Thabani Nkomonye

Il convient de rappeler que les manifestations de rue qui ont éclaté en mai à Eswatini ont été déclenchées par le meurtre d'un étudiant en droit, Thabani Nkomonye. La police a été accusée de meurtre. La mobilisation, la plus importante depuis les manifestations de 2019, s'est étendue au cours de la dernière semaine de juin alors que la répression s'intensifiait. Le roi a répondu aux protestations en bloquant l'internet, en imposant un couvre-feu et en déployant l'armée contre les manifestants. Selon les militants et les forces d'opposition, les affrontements ont fait des dizaines de morts et plusieurs blessés.

L’appel du Pape

Lors de l'Angélus du 4 juillet 2021, le pape François avait appelé au dialogue et à la paix, invitant «ceux qui occupent des postes à responsabilité et ceux qui expriment leurs aspirations pour l'avenir du pays à faire un effort commun pour le dialogue, la réconciliation et la résolution pacifique des différentes positions». Ces propos faisaient  écho à ceux de l'évêque de Manzini, qui avait appelé au calme : «Répondre par le feu au feu ne servira qu'à réduire ce pays en cendres», avait averti le prélat, reconnaissant les raisons des manifestations, mais réaffirmant que la seule issue à la crise est un «dialogue ouvert» impliquant toutes les parties.

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14 octobre 2021, 16:06