Mgr Ignace Bessi Dogbo, archevêque de Korhogo et président de la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire (Cecci) Mgr Ignace Bessi Dogbo, archevêque de Korhogo et président de la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire (Cecci) 

Côte d’Ivoire : la rencontre Ouattara-Gbabgo est un pas important pour la paix

« C'est un événement très attendu par les Ivoiriens qui offre une nouvelle opportunité de paix et de réconciliation pour le pays ». C'est en ces termes que Mgr Ignace Bessi Dogbo, archevêque de Korhogo et président de la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire (Cecci) a salué la récente rencontre de paix entre le président Alassane Ouattara et son prédécesseur Laurent Gbagbo.

Service français-Afrique – Cité du Vatican

Les deux hommes se sont rencontrés le 27 juillet dernier au palais présidentiel, un peu plus d'un mois après le retour de M. Gbagbo dans son pays, la Cour pénale internationale (CPI) ayant confirmé son acquittement pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. L'ancien chef d'État ivoirien, au pouvoir de 2000 à 2010, avait été arrêté en avril 2011 et extradé vers le tribunal de La Haye après les violences déclenchées par son refus de reconnaître Ouattara comme vainqueur des élections de 2010. M. Gbagbo a ensuite été acquitté en première instance en 2019. C’est plus tôt cette année que la sentence a été confirmée par les juges d'appel, ouvrant la voie à son retour le 17 juin.

“Un geste fort et courageux”

Le 10 juillet, il rencontre un autre ancien président et ancien rival, Henri Konan Bédié, avec lequel il exprime sa volonté de lancer un projet de réconciliation et souligne l'urgence d'œuvrer pour le retour d'une paix définitive et durable en Côte d'Ivoire. 

“Toute chose à son temps”

Dans une interview publiée le 3 août sur la page Facebook de la Conférence épiscopale ivoirienne (Cecci), Mgr Bessi a salué cette rencontre comme "une étape importante " et un " geste nécessaire " pour faire avancer le processus de réconciliation : «  Il y a un temps pour faire la guerre et un temps pour faire la paix (...) et lorsque les hommes sont forts et cherchent l'intérêt de leur peuple, il y a un temps appelé Kairos, le temps favorable qu'il faut savoir saisir pour parvenir à la paix », a-t-il déclaré.

“Ne pas céder à la division”

« En tant qu'Église (...) nous ne pouvons que nous réjouir. Ces gestes doivent se multiplier et nous devons toujours monter au sommet de la montagne où il y a la paix pour tous », a-t-il souligné, exhortant Ouattara et Gbabgo à ne pas permettre à ceux qui ne veulent pas la réconciliation "de jeter de l'huile sur le feu". En conclusion, il a appelé à donner au processus de réconciliation toute l'importance qu'il mérite afin qu'il puisse avancer plus rapidement dans la vérité, la transparence, la clarté et la recherche du bien commun.

“La prière, soubassement d’une paix durable”

Le retour de Gbagbo en Côte d'Ivoire après dix ans d'exil a été accueilli avec enthousiasme par les partisans du Front populaire ivoirien, le parti fondé par l'ancien président. À son retour, le cardinal Jean Pierre Kutwa, archevêque d'Abidjan, a remis symboliquement un chapelet à M. Gbagbo, l'exhortant à contribuer au processus de réconciliation en cours.

 

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05 août 2021, 11:59