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Afrique du Sud : Monseigneur Sithembele encourage les jeunes

Dans un message rendu public ces derniers jours, Mgr Sithembele Sipuka, évêque de Mthatha et président de la Conférence épiscopale sud-africaine, estime que l'Eglise et l'Etat doivent collaborer et s'unir, chacun selon ses compétences, pour encourager et soutenir les jeunes vers le plein développement de toutes leurs capacités.

Donatien Nyembo SJ – Cité du Vatican

Les paroles de l’évêque de Mthatha viennent comme une sorte de bilan après le mois de juin, au cours duquel, le 16, a été célébrée la « Journée nationale de la jeunesse ». « Être jeune est associé à la joie et à l'attente d'un avenir heureux, significatif et brillant », a dit Mgr Sipuka, mais malheureusement ce n'est pas le cas pour la majorité des enfants sud-africains, en raison de « l'inaptitude du gouvernement à mettre en œuvre des politiques adéquates et à lutter contre la corruption. » Les jeunes générations se sentent "trahies" et sont victimes du chômage, considéré comme "un défi mondial", poursuit Mgr Sipuka, à tel point que de nombreux jeunes « dépendent de l'aide de leurs parents pour survivre ». Une situation très triste, à laquelle l'Église et la société civile doivent chercher ensemble une solution.

Un système éducatif défaillant

Un autre point critique soulevé par le président de la Conférence épiscopale sud-africaine, SACB en sigle, est celui du système éducatif qui, en raison de ses insuffisances et de ses lacunes, est à l'origine du chômage. Le prélat pointe du doigt, notamment, les enseignants non qualifiés, les infrastructures scolaires déficientes ou absentes, la délinquance, la toxicomanie, les familles dysfonctionnelles et la pauvreté. Tout cela conduit à « un système éducatif sans perspectives, qui prépare les jeunes à des emplois de "cols blancs" inexistants ». Pour cette raison, souligne Mgr Sipuka, de nombreux jeunes, pourtant qualifiés, « restent chez eux : parce qu'il n'y a pas de marché pour leurs compétences et que les rares qui ont un potentiel utile à l'entrepreneuriat se retrouvent sans aucun soutien, ni en matière de formation, ni en matière de financement nécessaire à la réalisation des projets dont ils rêvent ». Il est donc important plus que jamais de reconnaître ces lacunes, estime le président des évêques sud-africains, « afin que nous puissions voir où et comment l'Église et la société, ensemble, peuvent intervenir de manière significative ».

Les jeunes appelés à la créativité

De l’avis de l’évêque sud-africain, l’essentiel est de placer les jeunes face à un passage "gigantesque", à savoir le passage du travail salarié au développement de la créativité. Certes, en effet, lit-on dans le message, « il faut mettre en cause le gouvernement lorsqu'il ne crée pas d'emplois » ; cependant, en tant que « citoyens responsables, dotés par Dieu d'intelligence et d'énergie, chacun doit jouer son rôle en prenant soin de soi et des autres ». Il faudrait, pour ce faire, bannir la paresse : Y’en a marre des longues files d'attente des jeunes qui, avec les personnes âgées et celles vivant avec handicap, attendent de recevoir une subvention, alors que tant de terres fertiles du pays partent à la ruine. « Les jeunes ont besoin d'être réveillés de leur inertie qui les conduit à l'ennui et les fait vaciller, ce qui les transforme en drogués, en criminels et sans moralité », réitère l'évêque.

Le président de la SACB reconnait qu’il y a aussi des jeunes qui, bien qu'issus de milieux difficiles et défavorisés, saisissent toutes les occasions possibles pour améliorer leur vie. « Nous avons besoin de plus de jeunes comme eux », commente l'évêque sud-africain, répétant que la tâche de l'Église est précisément d'« encourager l'attitude de vuk'uzenzele, c'est-à-dire de se lever et de retrousser ses manches, sans attendre que les autres s'occupent de nous. » Faire du bénévolat, par exemple, s'occuper d'une personne dans le besoin, s'impliquer dans des activités paroissiales sont d'excellents moyens d'aider les jeunes à s'éveiller, souligne encore l’évêque de Mthatha.

Aux jeunes religieux et prêtres

Un dernier avertissement est adressé aux prêtres et aux religieux : même parmi eux, il y a beaucoup de jeunes qui doivent être formés « non seulement au travail pastoral et spirituel, mais aussi au développement humain ». Mais cela ne sera possible que si l'Église « donne l'exemple, au lieu de se contenter de pontifier ». Une idée, explique Mgr Sipuka, pourrait être de considérer davantage les territoires de mission comme des lieux privilégiés pour le développement de la formation sacerdotale et religieuse. Un projet encore in nuce, conclut le prélat, mais qui mérite d'être approfondi, afin que « l'accompagnement spirituel et le développement de la personne humaine aillent de pair, de manière synergique ».

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13 juillet 2021, 18:56