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2020.04.29  Sr. Anastasia Malisa, suora Clarisse di Tanzania morto per COVID 19 a Rieti 2020.04.29 Sr. Anastasia Malisa, suora Clarisse di Tanzania morto per COVID 19 a Rieti 

Afrique : Sœur Malisa, au sourire chaleureux, emportée par le Covid-19

La sœur Anastasia Cristian Malisa, religieuse africaine d’origine tanzanienne, est morte en Italie suite au Covid-19. Sur les réseaux sociaux, les internautes n’ont pas manqué d’exprimer leur tristesse et, surtout, leur gratitude pour le témoignage de vie de l’illustre disparue.

Camille Mukoso, SJ (avec Paul Samasumo) – Cité du Vatican

Dans un poème au titre révélateur, Le souffle des ancêtres, Birago Diop écrivait :

  • « Ceux qui sont morts ne sont jamais partis
  • Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire
  • Et dans l’ombre qui s’épaissit (…)
  • Les morts ne sont pas morts ».

La pandémie du Covid-19 nous aurait, sans doute, appris à redécouvrir le sens de ces lignes. Que d’êtres chers prématurément arrachés à notre affection !  Que de souvenirs de nos proches pour qui on n’a pas su dire le dernier adieu ! Que de bonnes gens que l’on aimerait encore avoir en notre compagnie ! Dans cette cohorte figure une religieuse africaine, moniale de l’ordre de Sainte-Claire, née en Tanzanie, morte victime du Covid-19, le samedi 25 avril 2020 : La sœur Anastasia Cristian Malisa.

Fille du soleil, simple et joyeuse

En service en Italie où elle est entrée dans le sommeil éternel, la Sœur Malisa est restée dans la mémoire de plusieurs personnes comme une personne simple et joyeuse qui a toujours été au service des personnes vulnérables de la société. Les témoignages de ses consœurs ne disent pas autrement : « Anastasia était une sœur venue d’Afrique, simple, gentille, pleinement épanouie dans sa vocation religieuse et dévouée au service des petits et de nos chers aînés ».

Contaminée dans la moisson du Seigneur

En effet, l’illustre disparue a travaillé à la maison de retraite Santa Lucia de Rieti. Lorsque plusieurs personnes âgées de la maison de retraite ont contracté le Covid-19, tous les résidents et le personnel ont été testés pour la maladie. Le résultat de la Sœur Malisa s’est révélé positif. Le jour après, son état de santé s’est vite dégradé et elle a été directement admise à l’hôpital de Rieti, San Camillo De Lellis. Dans la soirée du 29 mars, son état s’est aggravé et elle a été transférée à l’unité de soins intensifs. Elle va y passer un mois de lutte atroce pour sa vie avant de tirer sa révérence, le 25 avril. À 60 ans, la sœur Malisa est morte après une lutte acharnée contre le virus mortel. Elle a été inhumée à Rieti, dans la région centrale de l’Italie, le lundi 27 avril 2020.

En route pour l’Évangile

Originaire du diocèse de Moshi en Tanzanie, la défunte a quitté son pays pour l’Italie en 1994. C’est avec les enfants, à Assise,  que la nouvelle religieuse clarisse va travailler pour sa première mission. Huit ans sont déjà passés depuis qu’elle avait quitté Assise pour la ville de Rieti, dans le centre de l’Italie, où elle a travaillé comme aide-soignante à la Casa di Riposo Santa Lucia,  maison de retraite de Rieti.

La religieuse au sourire chaleureux

Certains habitants, qui ont connu la Sœur Malisa de son vivant dans les deux villes italiennes d’Assise et de Rieti, n’ont pas manqué d’utiliser les réseaux sociaux pour exprimer leur affection et leur gratitude à « la religieuse africaine au sourire chaleureux ». « Nous nous souviendrons toujours de ta joie et de ta disponibilité à toujours témoigner de ta vocation », a écrit Lavocedelsilenzio dans un post sur Facebook en mémoire de la Sœur Anastasia. « Repose tes membres maintenant rendus à la terre, mère dans aux couleurs scintillantes comme un foulard de soie... », peut-on lire dans un autre éloge sur Facebook. Rappelant son amour et sa nostalgie pour l’Afrique, une internaute de Rieti a écrit : « Il ne nous était pas possible de vous faire nos adieux, mais nous savons que là où nous ne pouvons pas être, nos prières sont arrivées ».

  • Le souffle des ancêtres morts
  • Ecoute plus souvent
  • Les choses que les êtres,
  • La voix du feu s'entend,
  • Entends la voix de l'eau.
  • Ecoute dans le vent
  • Le buisson en sanglot:
  • C'est le souffle des ancêtres.
  • Ceux qui sont morts ne sont jamais partis
  • Ils sont dans l'ombre qui s'éclaire
  • Et dans l'ombre qui s'épaissit,
  • Les morts ne sont pas sous la terre
  • Ils sont dans l'arbre qui frémit,
  • Ils sont dans le bois qui gémit,
  • Ils sont dans l'eau qui coule,
  • Ils sont dans la case, ils sont dans la foule
  • Les morts ne sont pas morts.

 Birago Diop, Le souffle des ancêtres du Recueil Leurres et Lueurs, 1960, Ed. Présence Africaine.

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06 mai 2020, 19:21