M. Barly Baruti, bédéiste/RD Congo (Ph. : JP Bodjoko, SJ/Vaticannews) M. Barly Baruti, bédéiste/RD Congo (Ph. : JP Bodjoko, SJ/Vaticannews) 

RD Congo : Kinshasa, capitale de la bande dessinée

A l’occasion des 30 ans d’existence de l’Atelier de Création, de Recherche et de l’Initiation à l’Art, ACRIA, Barly Baruti, artiste bédéiste congolais s’est confié à Radio Vatican pour notamment expliquer la vision de cet organisme. L’artiste a en outre décrit le déroulement du récent Salon africain de la bande dessinée et de l’autre muzik tenu dans la capitale congolaise, pour justement célébrer cet anniversaire d’ACRIA.

Jean-Pierre Bodjoko, SJ – Envoyé spécial à Kinshasa

L’Atelier de Création, de Recherche et de l’Initiation à l’Art, ACRIA, a organisé du 12 au 14 décembre 2019 à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, le Salon africain de la bande dessinée et de l’autre muzik. Le musée national et la place des artistes ont servi de cadres pour ces assises qui avaient pour thème : « l’art dans le patrimoine historique Kongo ». Ce salon qui en était à sa 6ème édition, avait pour objectif de redynamiser l’esprit de la lecture dans les écoles ; il a fait de Kinshasa, selon M. Baruti, la capitale africaine de la bande dessinée. En effet, aux dires de Baruti, la bande dessinée congolaise se situe à l’avant-poste de la bande dessinée en Afrique, et le but de l’ACRIA est de faire en sorte que Kinshasa devienne la plaque tournante du neuvième art en Afrique.  

Le Salon africain, comme le décrit son nom, a en plus regroupé des auteurs congolais de Kinshasa, et de l’intérieur du pays, des auteurs qui venaient d’autres pays africains comme la République Centrafricaine, le Gabon, le Cameroun, le Bénin, la République du Congo (Brazzaville), etc.

Un autre objectif important de cette 6ème édition était de réunir les auteurs, éditeurs, et libraires, afin de favoriser la discussion sur le rôle de la bande dessinée, sur les possibilités de carrière et de revenu du bédéiste, et la mise en place d’un véritable marché local.

Il est important de mettre l’accent sur le contenu qui parle de l’Afrique

M. Baruti a rappelé que ce n’est pas le gain d’argent qui pousse l’artiste à faire ce métier de bédéiste, mais la passion, l’envie de communiquer, de donner quelque chose. Cependant, grâce à cette table ronde, les organisateurs du salon ont étudié des voies et moyens pour permettre à l’artiste de vivre de son métier. Un des moyens utilisés pour arriver à cet objectif, est la proposition d’un thème à suivre dans la création des contenus. Pour l’année 2019, le thème était « l’art dans le patrimoine Kongo », un thème choisi pour permettre aux lecteurs de se retrouver, comme l’a expliqué M. Baruti. « Il est important de mettre l’accent sur le contenu qui parle de l’Afrique, en évoquant des moments et des personnages qui ont marqué l’histoire africaine, pour que le patrimoine historique Kongo redevienne le centre ».

Régularité future pour la tenue du Salon africain de la bande dessinée

Le Salon africain de la bande dessinée et de l’autre muzik, a aussi invité les participants à voir l’autre manière d’appréhender la musique, de la voir dans son rôle le plus noble, à lui trouver sa spécificité et en respectant, en même temps, ses normes. Ceci avec la participation des artistes comme Jean Goubald, Kojack, Shakito qui ont essayé d’exprimer autrement cette musique.

Par ailleurs, M. Baruti a évoqué un des projets sur lesquels il travaille personnellement, un album, sur Nsaku ne Vunda, le congolais du Royaume Kongo qui a été ambassadeur au Vatican au 17ème siècle; un album qui vise à donner des repères à la jeunesse congolaise et africaine.

M. Baruti a, en somme, affirmé le rêve d’ACRIA, qui est de fournir des efforts pour relancer la tenue annuelle du Salon africain de la bande dessinée.

M. Barly Baruti au micro de Jean-Pierre Bodjoko, SJ

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23 décembre 2019, 17:16