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Méditation pour le 23e dimanche du temps ordinaire : « Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ? »

Le Père jésuite Michel Ntangu, nous introduit à la méditation avec les lectures du 23e dimanche du temps ordinaire.

Chers Frères et Sœurs dans la foi,
Aujourd’hui, notre méditation va se concentrer autour des questions décisives sur le destin de l’homme : la pensée de Dieu, la vraie sagesse sur la durée de notre existence ou vie sur terre, la réflexion sur les liens de la famille ainsi que nos relations avec le prochain, tels sont les thèmes de textes de ce dimanche.
La première lecture (livre de la sagesse 9, 13-18) commence par une série des questions de haute importance existentielle sur le dessein de Dieu sur la destinée de l’homme et sa relation avec les autres créatures : « Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ? Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? Le mystère de Dieu nous dépasse et nous comprend comme dirait un des philosophes existentialistes du nom de Gabriel Marcel. C’est vrai que le mystère de Dieu nous dépasse infiniment. Même la durée de notre existence sur cette terre est un mystère.
Le psaume 89 qui suit cette première lecture, est une profonde réflexion sur la sagesse « Tu fais retourner l’homme à la poussière ; tu as dit : « Retournez, fils d’Adam ! Et le psalmiste continue « Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse » Ps 89 (90) 3-4, 5-6, 12-13, 14.17abc).
La lettre de Saint Paul à Philémon (9b-10.12-17) à propos de l’esclave Onésime, devenu chrétien par le baptême, ouvre une seconde question existentielle sur la nouvelle relation inaugurée par l’évangile du Christ entre un frère et son ancien maître. Saint Paul veut nous faire entrevoir ce que l’Eglise appelle « l’égale dignité de tous les baptisés ». Il y a là un enseignement très fort sur le Baptême puisque Onésime est fondamentalement frère pour son ancien maître et membre de l’Eglise de Dieu à part entière. « Il n’y a plus ni juif ni grec ; il n’y a plus ni esclave ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous, vous n’êtes qu’un en Jésus-Christ. » (Ga 3, 28).
Aujourd’hui, l’évangile de Luc (14,25-33) vient nous rappeler à l’instar de grandes foules qui faisaient route avec Jésus, que l’on ne peut pas devenir son disciple sans le préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie… Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à sa suite ne peut pas être son disciple. Cependant, la recommandation du Christ est accompagnée d’une leçon de sagesse très pratique sur la capacité d’évaluation de nos moyens pour la construction d’une tour ou bien un affrontement en cas de guerre.
Chers frères et sœurs dans la foi, quelle est la leçon théologique des textes de médiation d’aujourd’hui ? Faudrait-il haïr son père et sa mère ? Faut-il continuer à traiter comme esclave, son prochain devenu chrétien par le baptême ?
Ces questions constituent le cœur même de l’aspiration fondamentale de tout chrétien qui désire mener une vie de sainteté. Ainsi donc, les trois textes de méditations de ce dimanche peuvent s’éclairer comme une réponse à cette unique question : comment fonder sa vie en Dieu. Le Christ est cette pierre angulaire à partir de laquelle toute notre question existentielle trouve une réponse : L'amour que réclame le Fils de Dieu doit surpasser nos liens les plus chers (père, mère, femme, enfants, frères et sœurs), même envers nos frères hommes libres ou esclaves. Bref, même ceux et celles qui représentent les liens affectifs les plus sacrés — de même que sa propre vie. De même, un esclave devenu chrétien par le baptême, est d’abord un frère, membre de l’Eglise, famille de Dieu et corps du Christ.
Qui peut comprendre les volontés du Seigneur lorsque l’expérience de notre fragilité humaine, nos réflexions des mortels incertaines ainsi que nos années sur cette terre ainsi que nos relations humaines ne nous permettent pas de mieux appréhender le mystère et le dessein de Dieu sur nous ? C’est vrai que la pensée de Dieu nous dépasse infiniment. Mais Dieu intervient dans notre vie pour nous envoyer sa « Sagesse », « son Esprit-Saint ». C’est le même Esprit qui fait de nous des baptisés pour célébrer l’Eucharistie dans l’Eglise. C’est l’Esprit- saint qui fera découvrir à Philémon que Onésime n’est plus seulement esclave mais enfant de Dieu.
Chers frères et sœurs, terminons cette médiation par le psaume qui a nourrit notre méditation de ce dimanche en lui demandant la vraie sagesse : « Seigneur, apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse. Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu ! Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains ». Amen !

Méditation dominicale avec le Père Michel Ntangu, SJ

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07 septembre 2019, 18:16