Image d'illustration ( Ordination sacerdotale au Burkina Faso) Image d'illustration ( Ordination sacerdotale au Burkina Faso) 

CERAO-RECOWA : L'Église famille de Dieu exclut tout ethnocentrisme et favorise la réconciliation

Mgr Protase Rugambwa, Secrétaire de la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples, invite les évêques de l’Afrique de l’Ouest à construire l'Église comme une famille, excluant tout ethnocentrisme et tout particularisme excessif, cherchant plutôt à promouvoir la réconciliation et la vraie communion. Quelques 101 évêques ouest-africains sont réunis, du 13 au 20 mai 2019, dans la capitale burkinabé, Ouagadougou, pour la 3ème Assemblée plénière de la Conférence Episcopale Régionale de l’Afrique de l’Ouest, RECOWA-CERAO. Ils réfléchissent sur le thème de la Nouvelle Evangélisation et le Développement Humain Intégral dans l’Eglise Famille de Dieu en Afrique de l’Ouest.

Cédric Mouzou, SJ (avec Fides) – Cité du Vatican

« Le Saint-Siège est reconnaissant pour les nombreuses initiatives communes louables que vous avez entreprises et que vous continuez de poursuivre pour la promotion de l'évangélisation holistique de la Région ouest-africaine », a déclaré Mgr Protase Rugambwa, Secrétaire de la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples, lors de la cérémonie d'ouverture des travaux de la Troisième Assemblée plénière des évêques de la CERAO-RECOWA.

Des motifs d’espérance malgré les difficultés dans la Région

S’inspirant du thème de la rencontre, Mgr Rugambwa a souligné non seulement les motifs d’espérance de l'Église en Afrique de l’Ouest, mais aussi « des préoccupations qui interpellent les pasteurs, appelés par Dieu et donc responsables devant Lui ». En Afrique de l’ouest, constate le secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, les vocations à la vie sacerdotale et religieuse se multiplient, la présence des diverses associations laïques et des mouvements d'apostolat et de prière se développe. Mgr Rugambwa souligne également le développement de l'esprit missionnaire. L'Église, dit-il, est vivante et active dans le témoignage de la foi chrétienne. « Elle jouit d'une grande estime pour sa proximité avec les gens, en particulier les plus pauvres, et pour son engagement social envers les nécessiteux, sans distinction ».
Cependant, les difficultés ne manquent pas, tant au niveau civil que religieux. Parmi ces difficultés, le secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples énumère « l'absence de paix et de sécurité, l'absence de démocratie et de développement, la pauvreté, la discrimination sociale, le tribalisme, l'ethnocentrisme, le fondamentalisme religieux, le terrorisme et les violations des droits humains ». Sur le plan religieux, Mgr Rugambwa déplore « le syncrétisme religieux, le retour aux croyances traditionnelles, la sorcellerie, l'apostasie en faveur des sectes qui viennent freiner le chemin de la foi ».

Construire l'Église comme une famille a travers l’évangélisation

Dans le contexte de l’Afrique de l’Ouest, la nouvelle évangélisation, dans son ardeur et son zèle, doit tendre à construire l'Église comme une famille, « excluant tout ethnocentrisme et particularisme excessif, cherchant plutôt à promouvoir la réconciliation et la vraie communion ». Vos Églises locales, a expliqué Mgr Rugambwa, « doivent unir évangélisation et humanisation, foi et action sociale, culte et engagement concret. Cette tâche ne doit pas être réservée à la seule hiérarchie ecclésiale, aux évêques et aux prêtres, mais à tous les baptisés ».
Le Secrétaire de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples a ensuite souligné la nécessité de responsables chrétiens bien préparés, déterminés à œuvrer dans les différents secteurs de la vie sociale et pastorale de l’Eglise en Afrique occidentale, afin de porter de l’avant l’œuvre d’évangélisation sur cette partie du continent africain. L'évangélisation, a-t-il expliqué, « est confondue avec la mission même de l'Église dans le monde, dans la mesure où elle proclame le mystère de la personne du Christ mort et ressuscité et maintenant présent parmi nous ». C'est la vocation propre de l'Église et elle indique non seulement la première annonce à ceux qui ne croient pas, mais toute l'activité ecclésiale, tant dans son aspect religieux-sacramentel que dans celui de l'annonce de la libération humaine. L'évangélisation est avant tout la manière d'être de l'Église. Parmi les défis auxquels nous sommes confrontés, il y a la promotion humaine intégrale, remarque l'archevêque, notant que l'évangélisation et la promotion humaine ne s'opposent pas mais se complètent et convergent vers le même but : le salut de l'homme.

Ne pas rester indifférents aux injustices

A l'occasion de la 2ème Assemblée plénière tenue à Accra en 2016, rappelle Mgr Rugambwa, la réconciliation, le développement et la famille ont été identifiés comme des défis particuliers pour l'évangélisation en Afrique occidentale. « Aujourd'hui, il nous semble opportun d'ajouter la promotion du développement humain intégral, parce qu'il a un lien étroit avec l'œuvre d'évangélisation et de promotion sociale. Nous ne pouvons pas être indifférents à l'injustice, au vol de tant de richesses par un néocolonialisme de groupes privés et de puissants groupes économiques occidentaux et orientaux, alors que des milliers de nos enfants tentent d'échapper à la pauvreté et à la guerre par l'immigration ».

 

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

15 mai 2019, 13:08