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Sœur Maria Concetta Esu : une vie consumée au service de la parole de Dieu en Afrique

Après l’audience générale, place Saint Pierre mercredi 27 mars 2019, le Pape François a rendu un vibrant témoignage à la sœur Maria Concetta Esu, 85 ans, religieuse de la Congrégation des Filles de Saint Joseph de Genoni. Elle travaille depuis près de 60 ans en Afrique comme obstétricienne. Le Saint-Père lui a décerné une médaille comme « signe de notre affection et de notre gratitude pour tout le travail que tu as fait parmi nos frères et sœurs africains, au service de la vie, des enfants, des mamans, des familles ».

Entretien réalisé par Cédric Mouzou, SJ- Cité du Vatican

C’est en 2015 que le Pape François fait la connaissance de cette religieuse sarde, venue en canoë de la République démocratique du Congo, pour assister à l’ouverture de l’année de la miséricorde que le Pape inaugurait dans la capitale centrafricaine, Bangui. De retour à Rome, le Saint-Père n’hésite pas à la citer comme « exemple du dévouement des missionnaires », lors de son audience générale du 2 décembre 2015. Actuellement la sœur Concetta dirige une maternité à Zongo, dans la province de l’Equateur en République démocratique du Congo.

Une vie consumée au service des mamans africaines 

A 25 ans, la sœur Concetta a quitté Villasor, un petit village de la Sardaigne pour la République Démocratique du Congo en 1959, un an avant l’indépendance de ce pays. Infirmière spécialisée en médecine tropicale, puis sage-femme, cette infatigable missionnaire s’est enracinée en Afrique et plus précisément à Zongo, où elle a donné naissance à 33777 bébés. Plusieurs fois confrontée au danger de la mort, à cause de l’instabilité politique en République Démocratique du Congo et en République centrafricaine voisine, la religieuse italienne n’a pas songé une seule fois à prendre la fuite car c’est dans l’amour de Dieu et du prochain qu'elle puise sa force. Dieu, dit-elle, on ne le voit qu’à travers le prochain. La médaille d’honneur qu’elle a reçu est une occasion pour elle d’inviter les croyants et les non-croyants à reconnaitre l’amour de Dieu. « C'est à nous de témoigner de la force de l'Eglise, la force de la foi ». Toute émue et heureuse, sœur Concetta repart dans son Zongo, espérant que cette médaille puisse apporter de la joie à la population locale. Plus africaine qu’italienne, elle dédie sa médaille à tous les africains et plus précisément aux congolais, pour la paix et l’unité.

Ecoutez sœur Concetta

Une décoration qui vient confirmer la congrégation dans son charisme

La Congrégation des Filles de Saint Joseph de Genoni, est implantée dans quatre pays en Afrique, à savoir : la République Démocratique du Congo, la République Centrafricaine, le Gabon et la République du Congo. Travaillant principalement dans les écoles et les hôpitaux, la congrégation s’adonne également à d’autres activités dans les orphelinats. C’est une mission que les Filles de Saint Joseph de Genoni accomplissent avec joie, car le charisme de la congrégation appelle à « ouvrir nos portes, à ouvrir nos cœurs à toutes les difficultés et à toutes les misères qui puissent exister », témoigne sœur Christiane Koumugu, déléguée de la mère générale pour l’Afrique, venue accompagner la sœur Concetta. Nous accueillons, poursuit-elle, « des enfants, des mamans qui sont dans des difficultés et nous sommes très heureuses de faire ce que notre fondateur nous a recommandé ». Pour la sœur Koumugu, l’expression de la gratitude du Pape François à la sœur Concetta vient confirmer la congrégation en Afrique dans sa vocation. Il ne s’agit pas de s’enorgueillir mais « nous sentons dans notre cœur que nous sommes dans la ligne que le Seigneur avait tracée pour nous ».

Travailler dans un climat sécuritaire difficile

Zongo où travaille la sœur Concetta, est une zone se trouvant dans l'équateur, à cheval entre la République démocratique du Congo et la République centrafricaine. Les difficultés n’y manquent pas. Dans ce climat de recrudescence des violences, « la congrégation cherche à faire ce qu'elle peut », souligne la déléguée pour l’Afrique. « Nous accueillons toutes les femmes réfugiées. Pas seulement les femmes mais aussi des malades qui viennent de la Centrafrique pour se faire soigner. La plupart de femmes viennent pour les accouchements ». Face à ces difficultés, les Filles de Saint Joseph de Genoni n’entendent pas baisser les bras. « Quand nous sommes devant les difficultés nous ne pouvons pas reculer. Au contraire cela nous pousse à faire davantage.

 

Ecoutez sœur Christiane Koumugu

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27 mars 2019, 18:20