Prima domenica di Quaresima Prima domenica di Quaresima 

Méditation dominicale : Jésus ouvre un chemin de liberté à chacun d’entre nous

Le Père jésuite Antoine Kerhuel nous introduit à la méditation avec les lectures du première dimanche de carême année C.
Méditation première dimanche de carême avec le Père Antoine Kerhuel SJ

L’évangéliste Luc nous raconte, en ce premier dimanche du temps de Carême, comment Jésus est tenté au désert. Pendant quarante jours, Jésus est mis à l’épreuve. « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain », lui dit le tentateur. Puis le tentateur attaque encore. Il montre à Jésus tous les royaumes de la terre et lui fait cette promesse : « Si tu te prosternes devant moi ; tu auras tout cela » . Enfin le tentateur conduit Jésus sur le sommet du Temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit : ‘Il donnera pour toi à ses anges l’ordre de te garder’, et encore : ‘Ils te porteront sur leurs mains, de peur que tes pieds ne heurtent quelque pierre’ ». Ces trois suggestions portent sur les relations de Jésus à lui-même (se servir de sa qualité de Fils de Dieu pour assouvir sa faim), puis sur ses relations à autrui (devenir un puissant de la terre en rendant hommage au tentateur) et enfin sur ses relations à Dieu (mettre Dieu à l’épreuve en se servant de Sa parole).

Toutes les dimensions de la vie humaine sont donc des lieux de possibles tentations : les relations à soi-même, aux autres et à Dieu. Au désert, Jésus refuse de céder, mais tout au long de sa vie publique il retrouvera ces mêmes tentations. Comme tout être humain, Jésus est tenté … mais Jésus rejette fermement ces invitations à se faire un nom, à se procurer pouvoir et richesse, à se prévaloir de sa qualité de « Fils de Dieu ». Jésus ne se cherche pas lui-même, mais il cherche un autre – Celui qu’il appelle son Père. Jésus ne s’impose à personne, mais il se donne à chacun. Sa manière d’être au monde se distingue des modes d’action que savent utiliser, à toute époque et en toute région du globe, les personnes avides de puissance et de prestige. Jésus est un « être pour les autres » … un « être pour son Père » et un « être pour ses frères et sœurs » (c’est-à-dire chacun d’entre nous). Jésus ouvre ainsi un chemin de liberté à chacun d’entre nous. En suivant ce chemin, nous devenons, jour après jour, plus « chrétiens ».

La première lecture de ce dimanche, quant à elle, n’évoque pas tant le chemin à suivre que la route déjà parcourue. Dans le livre du Deutéronome, Moïse décrit le rite par lequel le peuple d’Israël offrira, chaque année, les prémices de ses récoltes. En présentant son offrande au prêtre, le peuple se souviendra de son passé : son arrivée en Egypte, sa libération du pays de servitude qu’était devenue cette même Egypte et enfin son installation sur une terre où ruissellent le lait et le miel, la Terre Promise. Ce rituel est habité d’un sentiment de reconnaissance envers Celui qui conduit à la vie. Le peuple dit en cette occasion : ‘N’oublions pas ce Dieu qui, dans notre histoire, nous a déjà donné la vie … et de tant de façons’ !
Ce chemin vers la vie, celui esquissé par Jésus dans sa résistance au tentateur et celui dont a déjà bénéficié le peuple d’Israël, est accessible à tous les êtres humains, qu’ils soient de la descendance d’Israël ou qu’ils soient d’origine païenne. C’est ce dont s’émerveille Paul dans l’extrait de la lettre aux Romains lu ce dimanche. « Entre les juifs et les païens, il n’y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l’invoquent ».

Les textes de ce premier dimanche du Carême nous invitent donc à faire mémoire de la manière dont le Seigneur a déjà travaillé nos existences pour les conduire à une vie différente de celle dont, peut-être, nous avions rêvé. Le Seigneur nous conduit à une vie nouvelle à travers la prise de conscience de cette commune dignité d’enfant de Dieu qui, par-delà les différences qui parfois divisent nos peuples, nous unit en profondeur. Nous sommes appelés à nous découvrir enfants d’un même Père, habités du désir d’établir de véritables relations fraternelles entre nous. Puisse ce temps de Carême nous aider à avancer sur cette route !
 

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09 mars 2019, 17:55