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En Centrafrique, les leaders religieux appellent à une enquête internationale

Après les attaques d’Alindao, les trois leaders de la plateforme des confessions religieuses de Centrafrique, le Cardinal Dieudonné Nzapalainga, le Pasteur Nicolas Guerekoyame Gbangou et l'Imam Omar Kobine Layama, se sont adressés de manière différée les 05 et 06 décembre 2018, à la communauté internationale.

Service Français-Afrique, (Avec Fides) - Cité du Vatican

Créée depuis le début de la crise militaro-politique en Centrafrique la plateforme des confessions religieuses de Centrafrique suit avec une grande attention la situation sécuritaire de leur pays. Ainsi, les trois leaders de la plateforme, le Cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, le Pasteur Nicolas Guerekoyame Gbangou, président de l’Alliance des évangéliques en Centrafrique et l'Imam Omar Kobine Layama, président de la Communauté islamique Centrafricaine ont tenu à s’adresser à la communauté internationale. Une attaque de rebelles de l’ancienne Seleka, maintenant combattant dans le cadre de l’Unité pour la Paix en Centrafrique, l’UPS, sous les ordres du général Ali Darassa, a tué au moins 60 personnes, en majorité des déplacés qui se trouvaient sur le site de la cathédrale d’Alindao, le 15 novembre 2018. La cathédrale a été saccagée et détruite. Après ces massacres, l’archevêque de Bangui, le Cardinal Nzapalainga, s’était rendu dans la ville d’Alindao afin de constater les faits et de consoler la population durement éprouvée.

La communauté internationale doit prendre ses responsabilités

Nous demandons une enquête internationale suite au massacre d’Alindao affirme le Cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui. Le Cardinal lance un appel à la communauté internationale afin qu’elle prenne ses responsabilités. De même, la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en Centrafrique, la MINUSCA, est pointée du doigt. « Vous êtes venus au nom de la communauté internationale pour venir à notre secours, pour nous aider, pour protéger et sauver les centrafricains », a déclaré l’archevêque de Bangui. Le Cardinal Nzapalainga a dit constater « que certaines forces, au lieu de protéger la population, l’abandonnent à son destin. Les civils sont tués à Alindao comme en d’autres lieux. » l’archevêque de Bangui ne cache pas son indignation : « comment peut-on expliquer ce que nous avons vu : les restes d’êtres humains, les maisons et l’église brûlées ? Je demande que soit ouverte une enquête internationale et qu’il soit possible de connaître la vérité sur ces massacres, afin que justice soit faite ».

Les centrafricains ne doivent pas être dupe

L'Imam Omar Kobine Layama a, quant à lui, exprimé sa désolation et son étonnement. « Nous ne pouvons pas comprendre comment toute une population puisse être abandonnée à son triste sort. Alors qu’il y a une force internationale censée protéger ces populations, une mission qui leur a été confier par la communauté internationale.» L’Imam Layama, à son tour pointe du doigt la MINUSCA, qui selon lui à échoué dans sa mission de protéger les centrafricains. Avec la dernière énergie il condamne les massacres d’Alindao et appelle toutes les parties impliquées dans la crise centrafricaine à rendre des comptes. Les autorités de la République centrafricaines ne sont pas épargnées. Elles doivent aussi prendre leurs responsabilités pour que les personnes ne soient plus tuées et pour que ces crimes ne restent pas impunis.
S’il y a des chefs de guerre qui ont été extradés à la Haye, l’Imam Layama ne comprend pas que ceux qui continuent à faire du mal à la population centrafricaine ne puissent pas être inquiété par la communauté internationale et les forces de l’ordre. Très remonté l’Imam Layama appelle les centrafricains à ne pas être dupe. « Moi je le dirais tout haut, les gens ne veulent pas libérer notre pays. »

Un niveau d’irresponsabilité qui interpelle


Le président de la plateforme des confessions religieuses de Centrafrique, le Pasteur Nicolas Guerekoyame Gbangou, appelle, lui, à la responsabilité. Il déplore ce niveau d’irresponsabilité qui règne dans le pays. Car, dit-il, on ne peut pas gouverner et ne pas prendre soin des personnes qu’on dirige. L’épisode d’Alindao n’est ni la première ni la dernière, il évoque d’autres localités du pays en proie au sang. Batangafo, Bambari entre autres, le pays paie les frais de la recrudescence des violences. Une recrudescence de violence qui doit interpeller ceux qui sont en charge d’assurer la sécurité des populations en Centrafrique.
 

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11 décembre 2018, 11:57