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 Mgr Edmond Djitangar, l’Archevêque de N’Djamena Mgr Edmond Djitangar, l’Archevêque de N’Djamena 

9e édition de la journée nationale de prière pour la paix au Tchad

La célébration de la 9e édition de la journée nationale de prière pour la paix, la cohabitation pacifique et la concorde nationale, le 28 novembre 2018 a coïncidé avec le 60e anniversaire de la proclamation de la République du Tchad.

Cédric Mouzou, SJ, ( avec Séverin Ndingatoloum) - Cité du Vatican

Depuis 9 ans, la plateforme interconfessionnelle, une œuvre des trois leaders religieux : Catholique, Protestant et Musulman, organise une journée de prière pour la paix, la cohabitation pacifique et la concorde nationale au Tchad. La célébration de cette année a été placée sous le thème : « Citoyens, soyons artisans de la paix ». La célébration qui a eu pour cadre le Palais du 15 janvier de N’Djamena, a rassemblé les citoyens tchadiens de différentes confessions religieuses. La cérémonie a été présidée par le président de la République du Tchad, Idriss Déby Itno. L’objectif principal de cette journée nationale de prière pour la paix est , d’une part de réunir tous les fidèles des trois confessions religieuses et les hommes de bonne volonté pour invoquer la paix. D’autre part elle, a pour objectif de contribuer à l’unité entre les fils et les filles du Tchad pour la construction de la nation tchadienne.

La paix, don de Dieu, trouve bon accueil dans un cœur libéré de toute violence

« Dieu est la source de la paix et Dieu ne donne la paix qu’à celui pour qui la paix a une valeur, à celui qui la désire, à celui qui l’accueille, à celui qui accepte de la développer », a expliqué Mgr Edmond Djitangar, l’Archevêque de N’Djamena. Cette paix, don de Dieu, ne trouve bon accueil que dans un cœur libéré de toute violence. Il faut, a recommandé l’archevêque de Ndjamena, désarmer nos cœurs pour construire la paix. « L’ignorance fait que nous avons toujours à nous méfier les uns des autres. Nous ne pouvons pas être continuellement des prisonniers du passé, parce que le pardon et surtout la volonté de paix, est importante pour nous chrétiens catholiques. La cohabitation fait partie intégrante de notre foi », avait expliqué Mgr Djitangar lors d’un point de presse en préparation de cette journée le samedi 24 novembre 2018. Le Pasteur Batein Kaligué de l’Entente des Eglises et Missions Evangéliques au Tchad, a quant à lui estimé que la prière était la condition sine qua none pour demeurer dans la paix, « si nous voulons que la paix reste et demeure au Tchad et que nous soyons une référence pour les autres ». Selon le président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Tchad, Cheikh Mahamat Khatir Issa, la journée nationale de prière pour la paix, la cohabitation pacifique et la concorde nationale, doit être une initiative a perpétuer.

Avoir le sens du pardon et de la tolérance

Dans son discours, prononcé pour la circonstance, le Président tchadien Idriss Déby Itno, a mis l’accent sur la paix comme une nécessité. Il a dit sa joie de participer chaque année à ces moments de communion au cours de la journee de prière interconfessionnelle ; une journée de prière que l’histoire retient comme étant un évènement majeur et une initiative-modèle sur le continent. « Je partage entièrement votre engagement et votre vision pour une paix durable dans notre pays », a lancé le président Déby aux leaders religieux organiseurs de l’évènement. La Paix, a expliqué le président Tchadien, « n’est jamais un acquis éternel, mais une construction de tous les instants ». Chaque citoyen tchadien doit alors se donner les moyens nécessaires pour marquer positivement sa présence en étant un citoyen responsable et surtout un artisan de la paix. Etre artisan de la paix, a encore expliqué le président Déby, c’est avoir le sens du pardon et de la tolérance, c’est épouser les valeurs de partage, de dialogue et de solidarité, c’est privilégier le vivre-ensemble, l’altérité et l’amour de l’autre. Ainsi, être artisans de la paix « n’est pas un slogan, mais une attitude, un comportement et une culture ». Pour le président Déby, cette culture doit prendre sa source dans les familles nucléaires, cellules de base de la société et se répandre dans tous les pores de la communauté et de la nation.

Un contexte socioéconomique et politique difficile

L’Edition 2018 de la journée nationale de prière pour la paix, la cohabitation pacifique et la concorde nationale s’inscrit dans un contexte socioéconomique et politique particulièrement difficile avec la prolifération des revendications syndicales, occasionnée par des mesures drastiques, prises par le gouvernement pour faire face à la crise économique qui secoue le pays depuis plus de trois ans.
En effet, la chute des cours du pétrole en 2014, conjuguée à un contexte sécuritaire peu favorable, a plongé le Tchad dans une profonde récession, tandis que le taux de pauvreté devrait augmenter pour atteindre 39,8 % d’ici 2019, selon les estimations de la Banque mondiale.
 

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30 novembre 2018, 12:10