Mgr Blaise Nzeyimana, évêque du diocèse de Ruyigi/Burundi (Photo: JP Bodjoko, SJ/Vaticannews) Mgr Blaise Nzeyimana, évêque du diocèse de Ruyigi/Burundi (Photo: JP Bodjoko, SJ/Vaticannews) 

Synode : Cette rencontre apportera un plus à l’expérience des jeunes du Burundi, a affirmé Mgr Blaise Nzeyimana

La vie de la jeunesse chrétienne burundaise est marquée par son dynamisme à travers les activités organisées dans les différents diocèses du Burundi. Minés par le chômage, les jeunes de ce pays peinent à trouver de l’emploi après leurs études, déplore l’évêque du diocèse de Ruyigi, Mgr Blaise Nzeyimana.

Jean-Pierre Bodjoko, SJ – Cité du Vatican

« Les jeunes sont très enthousiastes à travers les activités qu’ils mènent, que ce soit à partir des groupes de jeunes et mouvements d’actions catholiques, ou des organisations qui sont faites au niveau de l’administration. On voit bien du dynamisme, à travers les grands rassemblements que l’on organise chaque année, au niveau national et diocésain, et parfois même paroissial. C’est ce que nous appelons les ‘FORA’. Il  y a un forum national organisé chaque année. Les jeunes venant de tous les diocèses se rencontrent, et même des pays voisins à savoir : le Congo, le Rwanda, parfois la Tanzanie et le Kenya », explique Mgr Nzeyimana. La  rencontre qui se déroule dans un climat de partage et d’enseignements, connait la participation des pasteurs, des évêques, des prêtres, et aussi des laïcs qui suivent de près les jeunes.

Le chômage, un véritable casse-tête pour les jeunes 

Parmi les inquiétudes  qui habitent les jeunes du Burundi, figure le chômage. Certains parmi eux ne se laissant pas abattre par la situation, s’adonnent à d’autres activités pour subvenir à leurs besoins. «Ces inquiétudes sont surtout liés au chômage que les jeunes connaissent à la fin des études. Ils arrivent très difficilement à trouver du travail, on voit certains engagés dans des écoles, parce qu’ils sont un peu bloqués. Mais il y a de l’espérance », constate l’évêque du diocèse de Ruyigi. Au Burundi, des jeunes bénéficiant du soutien de  certains adultes, trouvent le moyen de s’en sortir malgré les difficultés. Une bravoure remarquée  dans la réalisation de certains travaux, notamment dans les champs, l’agriculture, mais aussi dans la fabrication des briques, et d’autres activités, qu’ils arrivent à organiser ensemble, au niveau des associations. « Cela porte à l’espérance, donc tout n’est pas perdu. La force qu’ils ont, n’est pas tout à fait anéantie », s’en réjouit tout de même Mgr Nzeyimana. La crise économique au Burundi est aussi liée au chômage dans le pays, selon l’évêque du diocèse de Ruyigi. 

Qu’en est-il du système éducatif au Burundi 

L’éducation pour tous, tel est le projet initié par le gouvernement burundais. L’invitation à construire plus d’écoles dans le pays, a été faite aux différentes communautés, et cela se remarque dans la promotion des écoles. « Ces derniers temps, on a multiplié les écoles, au niveau des communautés, elles sont encouragées. Elles construisent, et l’Etat leur fourni un soutien, en leur donnant des tôles et autres matériaux de construction. Ces écoles ont été multipliées au niveau du primaire, qu’on appelle écoles fondamentales. Au niveau du secondaire, il y a de plus en plus d’écoles dans les administrations locales, dans les communes. Ces écoles ont favorisé la scolarisation des jeunes de façon plus proche. A ce niveau, l’éducation est en train d’être évaluée positivement», s’en félicite Mgr Nzeyimana.

La jeunesse burundaise face à la situation sociopolitique

Pour l’évêque de Ruyigi, la situation sociopolitique a un impact sur les jeunes, parce qu’il y en a qui sont engagés au niveau politique, d’autres non. Donc, l’impact est réel. Mais cet impact est moins visible, par rapport aux espérances des jeunes. S’ils ont du travail ou pas, cela se remarque facilement au niveau des comportements, beaucoup plus que leur participation à des activités sociopolitiques.

Apport des jeunes burundais à ce synode

Ayant pris connaissance du thème sur le synode : les jeunes, la foi, le discernement vocationnel, l’Eglise du Burundi a invité les jeunes et toute la communauté chrétienne catholique de ce pays, à méditer sur ce thème. Pour l’évêque du diocèse de Ruyigi, la question liée à la solidité de la foi doit être posée. « Pour que des vocations soient réelles et solides, il faut que la foi soit aussi enracinée. Nos jeunes  nous posent des questions profondes, concernant leur existence, leur vie, leur participation dans la société, dans la communauté, mais aussi leur part d’action au niveau social, et niveau de l’Eglise », affirme Mgr Nzeyimana.

Le synode, une expérience en plus

« Le synode apportera beaucoup. A entendre les expériences des uns et des autres parmi les membres synodaux et les participants, on voit bien qu’il y a une préoccupation focalisée sur les jeunes. Leur existence, les expériences qu’ils ont. Les aspirations profondes qui les habitent, et la manière de tendre vers l’avenir. Ce que nous sommes en train de vivre ici pourra certainement passer à l’action dans la vie de tous les jours, dans ce que nous faisons et organisons au niveau des jeunes. Chez nous, c’est une motivation de plus que de vivre avec les jeunes, les différents « FORA » qui sont organisés avec eux à différents niveaux : national, diocésain, paroissial, et aussi promouvoir les mouvements d’action catholique, dans lesquels leur engagement est visible et réel », soutient l’évêque du diocèse de Ruyigi.

Mgr Blaise Nziyimana au micro de Jean-Pierre Bodjoko, SJ

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16 octobre 2018, 19:08