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La conférence de présentation des documents du Synode. La conférence de présentation des documents du Synode.  

«Les fruits du Synode sont déjà visibles», déclare le cardinal Grech

Dans l’enceinte de la Salle de presse du Saint-Siège, deux documents en vue de la deuxième session du Synode du 2 au 27 octobre 2024 ont été présentés par les cardinaux Mario Grech et Jean-Claude Hollerich, respectivement secrétaire général et rapporteur général du Synode. Des documents traitant «uniquement des thèmes proposés par le peuple du Dieu». «Le célibat sacerdotal et les bénédictions homosexuelles ne sont pas sur la table», a déclaré le cardinal Hollerich.

Salvatore Cernuzio - Cité du Vatican

Il ne s'agit pas de faire de la «politique ecclésiale», de mettre sur la table des questions controversées comme le célibat des prêtres ou la bénédiction des couples homosexuels à la lumière du document doctrinal Fiducia supplicans. Il s’agit de se mettre au service d'un processus -le processus synodal- initié et porté par le peuple de Dieu, à partir de ses questions, ses exigences et ses besoins. Le cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich précise, une fois de plus, les intentions du chemin initié «d'en bas» en 2021, qui se poursuivra et s'achèvera par la deuxième session de l'assemblée synodale, prévue au Vatican du 2 au 27 octobre 2024.

Avec le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode, le rapporteur général du Synode a présenté jeudi 14 mars à la Salle de presse du Saint-Siège, deux documents: l'un intitulé, «Comment être une Église synodale en mission?», sur les orientations de la prochaine assemblée, l'autre énumérant les dix thèmes, choisis par le Pape, qui seront approfondis au sein de groupes d'étude, coordonnés par les dicastères compétents, avec la participation d'évêques et de théologiens. Deux documents qui sont déjà des «fruits» visibles du Synode, a souligné le cardinal Grech.

Les points présentés par le peuple de Dieu

S'attardant sur les thèmes, le cardinal Hollerich a précisé que leur choix et leur subdivision étaient une conséquence directe de ce qui ressortait du rapport de synthèse final de la première session, lequel était à son tour le résultat des discussions entre les participants à l'assemblée, elle-même résultant de l'implication des Églises locales des cinq continents. Un «processus», en effet, reflété par les dix groupes, dont le travail «ne se termine pas avec le Synode sur la synodalité», comme l'a souligné le théologien Piero Coda, secrétaire général de la commission théologique internationale: «Il y aura certainement des répercussions importantes dans la suite de l'assemblée synodale elle-même».

«Nous sommes les serviteurs du processus synodal», a fait remarquer le cardinal Hollerich. Cela ne signifie pas que «nous traitons de tous les points soulevés lors de la discussion au sein du synode, mais seulement de ceux présentés par le peuple de Dieu. Nous ne faisons pas de politique ecclésiale, nous sommes les serviteurs de ce processus synodal. Je n'ai jamais mis en avant mon propre contenu, mais celui du peuple de Dieu».

Le célibat n'a jamais été mis sur la table

Et si, comme l'a dit le cardinal Grech, la question des prêtres mariés «n'a jamais été mise sur table», elle ne sera pas non plus abordée dans le groupe de travail chargé des relations avec les Églises orientales qui, elles, ont des prêtres mariés; la bénédiction des couples homosexuels, telle que proposée par le document Fiducia Supplicans du dicastère pour la Doctrine de la Foi, ne sera également pas un sujet de discussion. Non pas parce que ce sont des sujets de peu d'intérêt, loin de là: «Fiducia supplicans est un document important, je le trouve très beau parce qu'il veut dire que Dieu aime tout le monde, même ceux qui sont en situation irrégulière», a souligné le cardinal Hollerich. Il s'agit cependant «d'un document pastoral, et non d'une doctrine. C'est une initiative qui m'aide dans mon contexte pastoral, mais elle a déjà été traitée par la Doctrine de la Foi et avec l'autorité du Pape; ce n'est pas une question à aborder dans le Synode».

L’accès des femmes au diaconat

En revanche, la question de l’accès des femmes au diaconat, ayant émergé lors de l'assemblée synodale d'octobre 2023, sera un sujet central du groupe d'étude chargé d'approfondir les questions théologiques et canoniques, autour des formes ministérielles spécifiques. «Il s'agit de s'accorder sur cette nécessité à travers une étude, en tenant compte des résultats des deux commissions que le Pape François a mises en place», a souligné Mgr Coda. Un travail en cours; il en est de même pour la question du choix des candidats à l'épiscopat (ce sujet est également examiné par un groupe d'étude): «C'est une table ouverte, où l'écoute est la dimension fondamentale». 

La rencontre mondiale des prêtres au Vatican

C'est précisément l'écoute, a souligné le cardinal Grech, qui est l'un des résultats les plus évidents du parcours synodal: «Les fruits que nous voyons déjà confirment que l'Esprit Saint est présent, actif dans l'Église d'aujourd'hui», a déclaré le cardinal maltais, citant les nombreuses initiatives nées de l'expérience du synode. L'une d'entre elles est la rencontre mondiale des prêtres au Vatican, prévue du 29 avril au 2 mai, qui se terminera par un dialogue en présence du Pape. Un rendez-vous destiné à «écouter et valoriser l'expérience que les prêtres vivent dans leurs Églises locales respectives», car «seuls ceux qui font l'expérience de la synodalité en comprennent mieux les fruits».

L'écoute, premier fruit

L'événement avec les prêtres, ainsi que d'autres rendez-vous dans le monde organisés ces derniers mois par des diocèses ou conférences épiscopales en présence des responsables du Secrétariat général du Synode, maintiennent «vivante» la dynamique synodale dans les Églises locales, «afin qu'un nombre croissant de personnes puissent en faire l'expérience directe».

Un mouvement qui libère

C’est une expérience «sans retour», estime Sœur Simona Brambilla, secrétaire du dicastère pour les Instituts de Vie Consacrée: «Nous avançons, impliqués et pris dans un mouvement de spirale qui, avec force et douceur, nous amène à l'essentiel de ce que nous sommes en tant que chrétiens: des frères et des sœurs dans le Christ, allégés, désarmés et libérés des différentes armures et vêtements que nous portons». Car le Synode est «un mouvement qui transforme, libère, unit et harmonise, sans jamais aplatir, homologuer, homogénéiser»; et qui, comme l'a affirmé Mgr Filippo Iannone, préfet du dicastère pour les Textes législatifs, a pour «unique mission» de «proclamer le Christ au monde».

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15 mars 2024, 11:50