Mgr Gallagher célèbre une Chandeleur méditerranéenne à Marseille

Delphine Allaire – Cité du Vatican

Le Pape remercie et encourage les Marseillais. Sous les voûtes de la basilique gothique fortifiée surplombant le Vieux-Port, Mgr Paul Richard Gallagher est revenu d’emblée dans son homélie sur l’accueil réservé en septembre au Souverain pontife argentin. «Il a été profondément touché en septembre dernier par la chaleur de votre accueil, par le courage avec lequel vous affrontez jour après jour défis et adversités et par votre dévouement en faveur d’une civilisation de la rencontre avec Dieu et avec le prochain», a-t-il déclaré devant les autorités civiles et les fidèles massés dans la basilique.

«Soyez une mer de bien et un phare de paix»

Le diplomate britannique du Saint-Siège francophone et francophile a ensuite évoqué l’essence de la solennité du 2 février ancrée dans la rencontre et la lumière divine. «Le christianisme n’est pas une religion du livre, c’est une rencontre dans la foi avec Dieu présent dans l’histoire de chacun d’entre nous», guidée en cette présentation du Seigneur par ses parents, Joseph et Marie, mais aussi Siméon ou Anne.

«Et nous, qui sommes montés en procession à la rencontre de la Vierge depuis le Vieux-Port jusqu’à cette crypte de Saint-Victor, confions-nous à elle et réfugions-nous sous son large manteau: il y a de la place pour chacun, comme dans son cœur», a assuré Mgr Gallagher, confiant à Marie le diocèse, la ville de Marseille, «mosaïque d’espérance», et ses habitants. «Soyez une mer de bien, pour faire face aux pauvretés d’aujourd’hui avec une synergie solidaire; soyez un port accueillant, pour embrasser ceux qui cherchent un avenir meilleur; soyez un phare de paix, pour anéantir, à travers la culture de la rencontre, les abîmes ténébreux de la violence et de la guerre», a-t-il exhorté reprenant les paroles du Pape prononcées en septembre.

Réparer le lien fraternel dans le tissu humain

Mgr Gallagher a insisté sur l’humilité, l’ouverture et la disponibilité des cœurs confiants, «la lumière intérieure» que chacun doit raviver à l’image des chandelles de cette fête. Il a rappelé que seuls les yeux de la foi savent voir «dans la fragile et petite humanité de Jésus le Sauveur annoncé par l’Ange» (Lc 2, 11).

«Recevons la force du Seigneur Jésus, en nous souvenant de l’antique antienne de la fête d’aujourd’hui: ‘’Le vieillard a porté l’enfant, mais l’enfant a soutenu le vieillard (Senex puerum portabat, puer autem senem regebat)’’», a-t-il exhorté, évoquant enfin la traditionnelle bénédiction des navettes après la messe. Les navettes sont des biscuits dont la forme rappelle le bateau à bord duquel les trois saintes Marie et Lazare ont apporté l’Évangile en Provence. Les origines de l’octave de la Chandeleur à Marseille remontent au Ve siècle.

Mgr Gallagher a ainsi précisé «qu’en les dégustant, nous nous rappelions que la navette, si elle permet de monter ou de réparer les filets de pêche, aide aussi le tisserand sur son métier à entrecroiser les fils et sert également de bac ou de barque pour relier le rivage d’un bord à l’autre». Et le représentant du Vatican de conclure: «Puissions-nous être des réparateurs du lien fraternel dans le tissu humain comme dans les relations avec notre prochain, ainsi que des passeurs de fraternité».

Revoir en intégralité la bénédiction des cierges et la messe présidée par le cardinal Jean-Marc Aveline, prêchée par Mgr Paul Richard Gallagher.