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Mgr Gabriele Giordano Caccia, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations unies de New York depuis le 16 novembre 2019. Mgr Gabriele Giordano Caccia, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations unies de New York depuis le 16 novembre 2019.  

Mgr Caccia: le mal du racisme perdure, malgré des avancées apparentes

Dans son discours à l'ONU sur l'élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l'intolérance, Mgr Gabriele Caccia, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies, regrette que le racisme soit toujours d’actualité. «Tous les membres de la famille humaine partagent les mêmes droits et devoirs fondamentaux, car ils possèdent la même dignité donnée par Dieu», a-t-il rappelé ce 30 octobre à New York.

Myriam Sandouno - Cité du Vatican 

La réalité du racisme demeure, et le débat sur cette question et la discrimination raciale est d'une grande actualité, notamment en raison des tensions qu'ils suscitent tant à l'intérieur des pays qu'au niveau international, estime l’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies. Le mal «perdure dans notre société, malgré des avancées apparentes et même des changements significatifs dans la législation», a relevé Mgr Caccia, le 30 octobre, dans son intervention à l'ONU sur l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l'intolérance.

La même dignité donnée par Dieu

«La communauté internationale considère comme injustifiable et rejette comme inadmissible la tendance à maintenir ou à introduire des législations ou des comportements systématiquement inspirés par des préjugés racistes». Pour le diplomate du Saint-Siège, «tous les membres de la famille humaine partagent les mêmes droits et devoirs fondamentaux, car ils possèdent la même dignité donnée par Dieu». Il va ainsi de soi que chacun puisse «avoir un accès égal à la vie économique, culturelle, civique et sociale et bénéficier d'une répartition équitable des richesses de la nation, tout en étant traité de manière égale par la loi».

Racisme et migrants

Poursuivant son allocution, Mgr Gabriele Caccia a expliqué que «le racisme repose sur la croyance erronée selon laquelle une personne, réduite à une simple caractéristique, est supérieure à une autre». «Il s'agit d'un affront à la dignité inhérente à chaque être humain», a-t-il déploré, abordant la question des migrants. Selon lui, «les actes répréhensibles de racisme, de xénophobie et de discrimination à l'encontre des migrants, des réfugiés et des demandeurs d'asile sont une manifestation évidente de cette mentalité». En conséquence, ils «ne sont pas considérés comme dotés de la même dignité intrinsèque que toute autre personne et sont donc ouvertement rejetés». Une triste situation vécue de nos jours par nombre de migrants.


Reconnaissant que la migration peut susciter la peur et l'appréhension, souvent alimentées et exploitées à des fins politiques, de laquelle peut en résulter une mentalité xénophobe, et conduisant certains à se refermer sur eux-mêmes par peur de «l'autre»,  le Saint-Siège reste «convaincu que cette question doit être abordée de manière décisive». La situation des migrants, a estimé l’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies «ne doit pas être considérée comme un problème politique dont il est facile de se débarrasser». Ils doivent plutôt être considérés «comme des êtres humains qui partagent la même dignité et la même valeur intrinsèques que toute personne». Tel est l’appel lancé par Mgr Gabriele Caccia.

L'intolérance religieuse 

L’occasion de rappeler également la préoccupation du Saint-Siège concernant «l'augmentation constante des cas d'intolérance religieuse, de discrimination et de persécution». Mgr Caccia a fait remarquer qu’un «nombre croissant de personnes souffrent en raison de leur religion ou de leurs convictions. Des individus et des communautés sont confrontés à des restrictions et à des persécutions pour avoir professé leur foi, tant en privé que dans la sphère publique. Compte tenu des nombreux endroits où la liberté religieuse est sévèrement restreinte». Face à cette situation, le Saint-Siège rappelle que les gouvernements ont le devoir de protéger ce droit de leurs citoyens, car il s'agit «de l'une des exigences minimales absolues nécessaires pour vivre dans la dignité».

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31 octobre 2023, 11:15