L’hôpital du Bambino Gesù révèle une découverte sur la formation des tumeurs
Ces mécanismes du cycle cellulaire font l’objet d’intenses recherches, basées sur différentes hypothèses scientifiques, depuis plusieurs décennies. L’enjeu est de comprendre comment les cellules se développent et prolifèrent, provoquant parfois des tumeurs dont les causes sont difficiles à identifier. Selon cette étude dans laquelle les chercheurs du Bambino Gesù ont été impliqués, le chaînon manquant se trouve dans la cycline D, une molécule essentielle dans la division des cellules, et dont l’activité est conditionnée par une protéine appelée ambre1 : si celle-ci ne joue pas bien son rôle, un processus tumoral se crée.
Les études engagées dans ce programme de recherche ont démontré qu’en cas d’absence ou de quantité insuffisante d’ambre1, la cycline D n’est pas détruite comme elle le devrait dans le cadre du processus de division cellulaire, et donc, elle s’accumule. Les cellules commencent alors à se diviser à une vitesse incontrôlée, l’ADN se retrouve ainsi endommagé, et des masses tumorales se forment.
Une voie ouverte vers de nouvelles thérapies anti-cancer
Le déséquilibre des niveaux des deux protéines a été identifié dans de nombreux types de tumeurs. C’est donc précisément sur ce déséquilibre que pourraient se concentrer de nouvelles thérapies, axées sur l’inhibition du système de réparation: si les enzymes qui permettent aux cellules de survivre et de proliférer sont inhibées, les cellules malades peuvent finir par s’autodétruire.
Les résultats des recherches menées pour le moment sur des modèles cellulaires et animaux, avec un ensemble de médicaments spécifiques dit "inhibiteurs du système de réparation", ont donné des résultats encourageants. Cela peut ouvrir la voie à une application sur des patients présentant cette combinaison ambre1-cycline D altérée. L’examen précis du niveau de ces deux protéines pour les personnes atteintes d’un cancer pourrait donc permettre d’arriver à des diagnostics plus rapides et à des traitements plus efficaces, notamment pour des cas d'enfants dont le système nerveux est en phase de croissance.
Les résultats de cette recherche menée à Rome ont été confirmés par deux autres études internationales conduites à New York et à San Francisco. Les résultats de ces trois études ont été publiés ensemble dans la revue Nature, l’une des publications de référence dans le domaine de la recherche scientifique au niveau mondial.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici