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Saint Isidore, docteur de l'Eglise, Évêque de Séville

Saint Isidore Saint Isidore  (© BAV, Urb. lat. 179, f. 2r)

« Dieu n’a pas fait toutes les choses du néant, mais certaines à partir de quelque chose, d’autres au contraire du néant. Du néant il a créé le monde, l’ange et les âmes». Le fait qu’un évêque, ayant vécu entre le VI et le VII siècle et qui écrivait en latin soit proposé comme patron de l’Internet peut être stupéfiant. Cela est arrivé à Isidore, durant le pontificat de Jean Paul II, et bien qu’il manque la proclamation officielle, il existe tout de même un grand consensus pour l’ un des Docteurs de l’Eglise les plus prolifiques de tous les temps.

Quand la sainteté est de la « maison »

Isidore naît dans une famille originaire de Carthagène et il devient très tôt orphelin de père. Il est alors élevé par son grand frère Léandre qui le précédera sur la cathèdre de Séville; un autre frère, Fulgence, et leur sœur Florentine, sont tous devenus religieux puis vénérés comme saints de l’Eglise; ceci est suffisant pour comprendre le caractère extraordinaire de cette famille. Une légende raconte que lorsque le petit Isidore n’avait qu’un an d’existence, un essaim d’abeilles vola sur son berceau en y déposant sur ses lèvres une goutte de miel comme souhait qu’un jour justement un enseignement doux et substantiel jaillirait de ces lèvres, en plus de sa plume. Pourtant Isidore, initialement, est un étudiant paresseux et peu zélé, qui sèche souvent les cours, jusqu’au jour où comme une fulguration soudaine il comprend que la constance et la bonne volonté peuvent mener très loin une personne.

Un épiscopat de 36 ans

En lisant saint Augustin et saint Grégoire le Grand, il devient ainsi l’homme le plus cultivé de son temps. Il devient en même temps aussi l’un des évêques les plus populaires et aimés. Lorsque son frère bien-aimé Léandre meurt, Isidore, déjà membre du clergé de Séville, lui succède comme évêque à la cathèdre de la Ville. En 36 ans il s’emploie beaucoup pour la diffusion de la doctrine, contre l’arianisme, et pour la conversion des Wisigoths, au point de présider le Concile de Tolède en 633. Il donne beaucoup d’importance à la liturgie, en renforçant l’usage des hymnes, chants et prières qui constituent le rite mozarabe, appelé aussi «isidorien». Partisan convaincu de la nécessité que les candidats au sacerdoce soient particulièrement préparés et instruits , il fonde pour cela le premier collège, qui est l’ancêtre des séminaires modernes. Tout ceci sans négliger les pratiques de piété, la prière, la pénitence et la méditation à tous les moments de la journée.

Le savoir humain

On utilise souvent, dans le langage commun l’hyperbole «tout le savoir humain», pour indiquer un savoir exagéré, que personne ne peut comprendre en soi. Isidore, cependant, y réussit. Il écrit beaucoup, écrit de tout et sur tout, tant sa curiosité est immense et insatiable, et son esprit entrainé à analyser et comprendre les sujets les plus divers du savoir. Son œuvre la plus fameuse, en effet, est dénommée Etymologies, et est un compendium du savoir contemporain, considéré comme la première encyclopédie de l’histoire, divisée en vingt livres et classés par thèmes, et divisés selon la matière, que ce soit la grammaire, la rhétorique, la dialectique, la mathématique, la musique, l’agriculture, l’astronomie, les langues ou la théologie. Son œuvre aussi c’est les Commentaires sur les livres historique de L’Ancien Testament.