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Pentecôte: l’Esprit Saint fortifie avec délicatesse pour la mission

En ce dimanche 19 mai, solennité de la Pentecôte, le Pape François a présidé l’eucharistie en la basilique Saint-Pierre. Dans son homélie le Pape a mis au centre de sa méditation les deux domaines d’action de l’Esprit Saint: la délicatesse et la force en vue de l’envoi en mission.

 

Marie José Muando Buabualo – Cité du Vatican

«Avec l’Esprit Saint on peut vaincre, Il nous donne la force pour agir parce qu'Il entre dans notre cœur»: le Pape l’affirme dans son homélie lors de la messe de la Pentecôte qu’il a présidée le dimanche 19 mai en la basilique Saint-Pierre. Se référant aux textes liturgiques du jour, François a axé son homélie sur trois points: la force, la délicatesse et l’envoi en mission.

Le Pape a expliqué comment «la même main robuste et calleuse (de l’Esprit Saint) qui a d’abord labouré les mottes de terre des passions, puis délicatement, après avoir planté les semis de la vertu, les “arrose”, les “soigne” (cf. Séquence) et les protège avec amour, de sorte qu’ils grandissent et deviennent plus forts, et que nous puissions goûter, après la fatigue de la lutte contre le mal, la douceur de la miséricorde et de la communion avec Dieu» à travers les œuvres missionnaires.

La force et la délicatesse pour vaincre le mal et construire le bien

«L’action de l’Esprit en nous est forte, comme le symbolisent les signes du vent et du feu, qui sont souvent associés à la puissance de Dieu dans la Bible (cf. Ex 19, 16-19)» fait remarquer le Pape en s’appuyant sur l’importance de cette puissance qui nous permet de vaincre le mal et les désirs de la chair tels que l’impureté, l’idolâtrie, la discorde et l’envie dont parle saint Paul dans la deuxième lecture. L'Esprit, en effet, poursuit François, entre dans nos cœurs «arides, rigides et froids (cf. Séquence Veni Sancte Spiritus), ruinant nos relations avec les autres et divisant nos communautés.» Face aux dégâts et souffrances provoqués par ces comportements, François suggère le recours à la force de l’Esprit Saint pour les rejeter afin que nos moments de lutte puissent se transformer en opportunités de croissance, en crises salutaires pour y ressortir meilleurs, plus forts, et capables d’aimer avec une plus grande liberté. L’œuvre du Paraclet en nous est remplie de la délicatesse que le Pape relève dans plusieurs extraits des Ecritures Saintes. Dans les Actes des Apôtres, le vent et le feu ne détruisent ni ne brûlent: l’un remplit la maison dans laquelle se trouvent les disciples et l’autre se pose délicatement, sous forme de petites flammes, sur la tête de chacun. 

Annoncer l’Évangile à tous avec la même force et la même délicatesse

Après la transformation à travers la force délicate de l’Esprit Saint, la croissance et la maturité spirituelle conduit vers la mission: «L’Esprit Saint, qui est descendu sur eux et qui s’est fait proche… agit en transformant leur cœur et en leur insufflant une “audace” qui les pousse à transmettre aux autres leur expérience de Jésus et l’espérance qui les anime». Développant le deuxième aspect de l’œuvre de l’Esprit Saint, le Pape fait remarquer le caractère universel de l’élan missionnaire qui suscite le désir et la capacité d’annoncer l’Évangile et de se faire comprendre par des personnes de langues et de cultures différentes. «C’est également important pour nous, qui avons reçu en don l’Esprit lors du Baptême et de la Confirmation d’annoncer l’Évangile à tous, en allant au-delà des barrières ethniques et religieuses, pour accomplir une mission réellement universelle avec la même force et la même délicatesse.»

Appelé à annoncer l’Evangile de la paix et de l’espérance

Toutefois, le Pape met en garde de ne pas confondre la force de l’Esprit Saint avec l’arrogance qui pousse à des calculs et des ruses. Il invite à s’appuyer sur l’énergie de la vérité et de la fidélité en vue de continuer sur la route de la recherche de la paix du pardon d’accueil et de solidarité. En évitant de confondre la liberté avec l’individualisme superficiel, opaque et vide, François fait remarquer que la délicatesse de la proclamation de l’Evangile pousse à un esprit d’accueil, d’encouragement et de fortification vers l’amélioration des conditions de la vie humaine (Gaudium et spes, n. 38). Il a particulièrement insisté pour que nous n'oublions pas d'acceuillir «tout le monde», «les bons comme les méchants». 

D’où son souhait pour que cette espérance puisse conduire à lever les yeux vers des horizons de paix, de fraternité, de justice et de solidarité, unique voie à parcourir ensemble et à rendre praticable pour les autres en vue de renouveler notre foi en la présence du Consolateur et de continuer à prier: «Viens, Esprit créateur, éclaire nos esprits, remplis nos cœurs de ta grâce, guide nos pas, donne à notre monde ta paix.»

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19 mai 2024, 09:31