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Épiphanie: le Pape invite à redécouvrir l'adoration de Dieu

Demander la grâce d’adorer Dieu, de ne jamais perdre le courage d’être des chercheurs de Dieu, des hommes d’espérance, des rêveurs intrépides qui marchent pour apporter à tous la lumière du Christ: le Pape François a présidé ce samedi matin, en la solennité de l’Épiphanie, la messe en la basilique Saint-Pierre. Il a centré son homélie sur trois aspects des Rois mages: ils ont le regard tourné vers le ciel, les pieds qui marchent sur la terre, le cœur prosterné en adoration.

Xavier Sartre – Cité du Vatican

Les Mages sont «l’image des peuples en chemin à la recherche de Dieu», «des étrangers», «des personnes qui sont loin», «de tous les égarés» à qui s’est révélée la gloire du Seigneur, incarnée dans «la chair de l’Enfant de Bethléem». C’est ainsi que le Pape François, dans son homélie en la solennité de l’Épiphanie, décrit les Mages dont il relève trois aspects caractéristiques.

Le regard tourné vers le ciel

Ils ont tout d’abord «le regard tourné vers le ciel», «habités par la nostalgie de l’infini». Ils attendent «une lumière qui éclaire le sens de leur vie, un salut qui vienne d’en haut», ce qui leur permet de voir une étoile qui brille plus que les autres. Pour le Saint-Père, «si nous vivons enfermés dans le périmètre étroit des choses terrestres, si nous marchons tête baissée, otages de nos échecs et de nos regrets, si nous sommes affamés de biens et de consolations mondaines au lieu de rechercher lumière et amour, notre vie s’éteint». En somme, les Mages «nous enseignent à regarder vers le haut», «car notre aide vient du Seigneur».

Nous avons besoin de regarder vers le haut, insiste François, pour nous faire accompagner par le Seigneur. Mais aussi pour que notre foi «ne se réduise pas à un ensemble de pratiques religieuses ou à un habit extérieur, mais qu’elle devienne un feu qui brûle en nous et qu’elle nous fasse devenir des chercheurs passionnés du visage du Seigneur et des témoins de son Évangile».

L’Église aussi a besoin d’élever son regard, estime l’évêque de Rome, car au lieu de se diviser selon leurs «idées», ses membres sont appelés «à remettre Dieu au centre», «à abandonner les idéologies ecclésiastiques pour trouver le sens de la Sainte Mère l’Église». «Lui, pas nos idées ou nos projets», souligne-t-il. D’où cette exhortation à repartir de Dieu: «Cherchons en Lui le courage de ne pas nous arrêter devant les difficultés, la force de surmonter les obstacles, la joie de vivre dans la communion et dans la concorde».

Les pieds qui marchent sur la terre

Second aspect sur lequel le Pape revient dans son homélie: ils ont les pieds en marche sur la terre. «En levant la tête, ils sont poussés à descendre; en cherchant Dieu, ils sont envoyés pour le trouver dans l’homme», explique le Saint-Père. «Le don de la foi» nous fait «marcher sur les routes du monde comme témoins de l’Évangile». La lumière qu’est Jésus est faite aussi pour «ouvrir des trous de lumière dans les ténèbres denses qui enveloppent tant de situations sociales» poursuit-il. Nous trouvons Dieu «en cherchant les signes de sa présence dans les réalités de chaque jour et, surtout, en rencontrant et en touchant la chair des frères». «Contempler Dieu est beau mais cela est fécond si seulement nous prenons des risques: le risque du service est de porter Dieu» ajoute-t-il.

François insiste: il faut «rencontrer Dieu en chair et en os, sur les visages qui passent chaque jour à nos côtés, en particulier ceux des plus pauvres». Les Mages «nous enseignent que la rencontre avec Dieu nous ouvre à une espérance plus grande qui nous fait changer de style de vie et qui nous fait transformer le monde». Citant Benoît XVI, le Pape souligne que le monde a besoin d’hommes qui nourrissent une grande espérance et qui possèdent donc un grand courage.

Le Pape lors de l'homélie
Le Pape lors de l'homélie

Le cœur prosterné en adoration

Les Mages, enfin, souligne le Saint-Père, ont le cœur prosterné en adoration. Devant le mystère d’un roi venu nous servir, d’un Dieu qui s’est fait homme, «nous sommes appelés à plier le cœur et les genoux pour adorer […] le Dieu qui vient dans la petitesse». Or, «nous avons perdu l’habitude d’adorer» regrette le Pape. «Redécouvrons le goût de la prière d’adoration. Reconnaissons Jésus comme notre Dieu et Seigneur et adorons», ce qui manque aujourd’hui, reconnait-il.

D’où cette demande de «ne jamais perdre le courage» «d’être des chercheurs de Dieu, des hommes d’espérance, des rêveurs intrépides qui scrutent le ciel», d’avoir le courage de persévérer dans la marche sur les routes du monde, «avec le courage de regarder le Seigneur qui illumine chaque homme», et d’adorer.

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06 janvier 2024, 10:53