François: «nos yeux sont faits pour regarder ceux des autres»

Tiziana Campisi - Cité du Vatican

«Allez! De toutes les nations faites des disciples»: l’exhortation de Jésus (Mt 28, 19) a été retenue par la section jeunes de l’Action Catholique Italienne pour parcourir cette année. François les reprend au début de son discours consigné, prévu pour l’audience qui s’est déroulée en fin de matinée en Salle Clémentine. Le Souverain Pontife rappelle tout d'abord que l'invitation de Jésus à «aller» «transforme le disciple en apôtre, elle fait de lui un missionnaire». Comme en 2016 aux JMJ de Cracovie, le Saint-Père exhorte les jeunes à faire de même, «parce que Dieu n'aime pas que nous soyons paresseux sur le canapé; il nous veut en mouvement, en marche, prêts et disposés à nous mettre en jeu».

«Le Seigneur ne veut pas que nous passions nos journées repliés sur nous-mêmes. Et c'est un grand risque pour un garçon et une fille d'aujourd'hui: passer nos journées en gardant l'écran d'un téléphone portable devant les yeux. Non, nos yeux sont faits pour regarder les yeux des autres, insiste le Souverain Pontife. Ils ne sont pas faits pour regarder de haut un monde virtuel que nous tenons dans nos mains, mais pour regarder vers le ciel, vers Dieu, et pour regarder dans les yeux de ceux qui vivent à nos côtés. Notre regard, nos yeux sont faits pour transmettre la joie éprouvée d'avoir rencontré Jésus», explique-t-il.

Un chemin ensemble

Jésus demande à ses disciples d’agir non pas seuls «mais ensemble», précise François, invitant les jeunes à se rassembler. «Il est nécessaire, en d'autres termes, de "faire équipe", de se découvrir frères et sœurs dans un monde qui tend à nous isoler, à nous diviser, à nous opposer les uns aux autres ; qui vous dit: "pense à toi et ne t'occupe pas des autres". Au contraire, le secret consiste précisément à prendre soin des autres. Et donc vous prenez aussi soin de vous», leur écrit-il.

Comme l’indique François, il s’agit tout d’abord de «voir en chaque personne non pas un adversaire, mais un coéquipier, un enfant de Dieu». C'est ce que nous enseigne Jésus, qui considère chacun comme son préféré, en particulier «les plus petits, les pauvres, les oubliés, les rejetés, ceux dont personne ne se soucie». Penser à eux et à ce dont ils ont besoin «est le secret pour rendre plus beau, plus juste et plus pacifique notre monde, qui a tant besoin de paix».

La sécurité d’une présence

Le Pape dit compter sur l’action des jeunes du mouvement italien, sur leur vision de l’avenir ainsi que sur leur prière. Le Seigneur, leur assure-t-il, «est toujours à nos côtés, dans les bons moments comme dans les moments difficiles. La fête de Noël, désormais proche, nous rappelle précisément cela: que Dieu entre dans le monde et nous donne la force de partir, de marcher avec Lui. A Noël, il nous a rejoints, il est devenu notre compagnon de voyage», y compris dans les tempêtes de la vie.

Enfin, François rappelle que chaque jeune est doté de talents qui lui sont propres, et il invite à les mettre à la disposition de tous, en les faisant fructifier.