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«Nous sommes tous appelés à nous engager pour protéger les enfants dans le monde numérique», a tweeté le Pape François, le 6 février 2018. «Nous sommes tous appelés à nous engager pour protéger les enfants dans le monde numérique», a tweeté le Pape François, le 6 février 2018. 

Les enfants, premières victimes des méandres du numérique

À l'occasion de la «Journée pour un Internet plus sûr» (Safer Internet Day) instaurée en 2004, l’Unicef a appelé à l’adoption de mesures urgentes pour protéger l’empreinte numérique des enfants. Une prévention en parfaite résonnance avec celle que le Pape François distille depuis cinq ans.

Delphine Allaire – Cité du Vatican

Le respect de la vie privée, la diffamation, la pédophilie et la pornographie: les enfants sont aujourd’hui les premières victimes de ces quatre plaies numériques.  

En cette journée pour «un Internet plus sûr», le Pape a donc dédié son tweet journalier aux menaces virtuelles qui planent sur les enfants: «Nous sommes tous appelés à nous engager pour protéger les enfants dans le monde numérique».

1 internaute 3 est un enfant

D’après les chiffres de l’Unicef parus le 6 février, plus de 175 000 enfants se connectent à Internet pour la première fois chaque jour – soit un enfant toutes les demi-secondes. Un internaute sur trois est un enfant, s'est alarmée l’organisation.

«Il suffit d’un simple clic sur un lien pour qu’un enfant, quelque part, crée une trace numérique que ceux qui ne prennent pas nécessairement en compte l'intérêt supérieur de l'enfant peuvent suivre et potentiellement exploiter», a relevé Laurence Chandy, directeur des données, de la recherche et des politiques de l'UNICEF. D’où la responsabilité des entreprises à faire progresser l'élaboration de normes éthiques en matière de protection des données et de vie privée.    

Une préoccupation du Pape François

Les dangers du monde numérique ont été, à de multiples reprises, mentionnés dans l’encyclique Laudato Si’ du Pape François, lequel, tout en soulignant les fabuleuses potentialités que ces horizons nouveaux pouvaient représenter,  en actait également leur caractère «superficiel».

Avec l’irruption du numérique et sa révolution technologique sous-jacente, «les gens ne semblent plus croire en un avenir heureux, ils ne mettent pas aveuglément leur confiance dans un lendemain meilleur à partir des conditions actuelles du monde et des capacités techniques», constatait le Saint-Père dans Laudato Si’.

«L’accumulation des nouveautés continuelles consacre une fugacité qui nous mène à la surface des choses. Il devient difficile de retrouver la profondeur de la vie. Ne nous résignons pas à cela, et ne renonçons pas à nous interroger sur les fins et sur le sens de toute chose», poursuivait-il, insistant beaucoup sur la «non-neutralité» de la science et de la technologie.  

La dignité des mineurs en question à Rome

La dignité des mineurs dans le monde numérique avait déjà fait l’objet d’un congrès en octobre 2017 à l’université grégorienne de Rome. Le Pape avait alors évoqué les «800 millions de mineurs naviguant en ligne», se référant aux phénomènes déferlant sur le web ou sur le dark net, tels «la diffusion d’images pornographiques, le sexting, le harcèlement, le racolage sexuel des mineurs», ainsi que les crimes comme «le trafic des personnes en ligne ou la prostitution».

Face au développement de la culture numérique, porteuse de vrais risques, outre ses apports notables, François a jugé nécessaire, lors de ce colloque, de développer une approche interdisciplinaire qui fixe le cadre d’une évolution législative. Seule celle-ci peut garantir «la protection de la dignité des jeunes, leur saine croissance, leur joie et leur espérance».

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06 février 2018, 16:24