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Photo d'illustration - Le Pape François durant l'Audience générale, le 27 décembre 2017. Photo d'illustration - Le Pape François durant l'Audience générale, le 27 décembre 2017. 

Le Pape invite les théologiens italiens à s'ancrer dans la foi du peuple de Dieu

Devant les membres de l'Association Théologique Italienne qui célèbre cette année ses cinquante ans, le Souverain Pontife a plaidé pour que la recherche théologique soit toujours plus liée à une Eglise missionnaire.

Olivier Bonnel-Cité du Vatican 

Le Pape François a reçu ce vendredi 22 décembre les membres de l’Association Théologique Italienne, (ATI) qui a célébré cette année ses 50 ans. Dans son discours, le Saint-Père a remercié le Seigneur pour tous ceux qui, il y a un demi-siècle, ont eu le courage, l’intelligence et fait l’effort d’une réflexion libre pour donner vie à l’association. Le Pape les a remerciés aussi pour leur apport au développement théologique au sein de l’Eglise italienne.

François a également souligné que la naissance de l’ATI s’est inscrite dans le dynamisme du Concile Vatican II, et que par conséquent l’association a eu la responsabilité d’annoncer l’Evangile de manière nouvelle, dans une culture en profonde mutation. Aujourd’hui encore, les défis d’un monde qui change sont permanents et le Pape a ainsi demandé aux théologiens de continuer à être fidèles et ancrés dans l’esprit du Concile et à la capacité que l’Eglise a de se laisser féconder de la nouveauté permanente de l’Evangile du Christ.

Un des fruits du Concile, qui est une richesse à ne pas gâcher est de « faire théologie ensemble » a poursuivi le Pape, rappelant que l’ATI rassemble plus de 330 théologiens. Cela exprime quelque chose d’essentiel de la Vérité au service de laquelle se place la théologie, a-t-il expliqué. On ne peut en effet penser servir la Vérité d’un Dieu qui est Amour, éternelle communion du Père, du Fils et de l’Esprit-Saint sans son dessein de Salut qui est la communion des hommes avec Lui et entre eux, on ne peut le faire de manière individualiste ou avec une logique de compétition.

Un sens de la foi qui appartient à tout le peuple de Dieu

La recherche théologique ne peut être une recherche personnelle mais de personnes qui sont immergés dans une communauté théologique la plus ample possible, qui met en avant des liens de solidarité et d’amitié authentique forte. Ceci n’est pas un aspect superflu du ministère théologique a insisté le Pape.

Ce ministère, l’Eglise en a toujours grand besoin a poursuivi François. Il est vrai que pour être authentiquement croyant, il n’est nul besoin d’avoir suivi des cours de théologie. Il y a un sens de la réalité de la foi qui appartient à tout le peuple de Dieu, y compris chez ceux qui n’ont pas forcément le bagage intellectuel pour l’exprimer, a encore expliqué le Saint-Père. C’est aussi dans cette foi vive du peuple de Dieu que chaque théologien doit se sentir immergé, sans que cela n’affecte la nécessité du travail théologique. François a ainsi insisté sur l’exigence de communiquer la foi, pour qu’elle apparaisse toujours et partout humaine, qu’elle se présente toujours comme un appel à la liberté des personnes.

Une Eglise toujours «en sortie»

C’est dans la perspective d’une Eglise missionnaire en sortie que le ministère théologique est particulièrement important et urgent a aussi expliqué le Pape. Dans une époque où peuvent s’immiscer des visions déformées du cœur même de l’Evangile, un grand travail théologique est indispensable. La théologie doit être prise en compte, comme ses efforts pour repenser les grands thèmes de la foi chrétienne, afin que l’Eglise puisse continuer à faire entendre l’Evangile aux femmes et aux hommes d’aujourd’hui, pour que l’Evangile atteigne les personnes dans leur singularité et imprègne la société dans toutes ses dimensions.

Le Pape a enfin expliqué qu’il faut une théologie qui aide tous les chrétiens à montrer le visage salvifique de Dieu, un Dieu de miséricorde face aux défis inédits auxquels est confronté l’homme contemporain, comme la crise écologique, celle du développement des neurosciences, l’accroissement des inégalités sociales, les migrations ou encore le relativisme. Il faut une théologie qui soit faite, dans la meilleure tradition de l’ATI, de chrétiennes et de chrétiens qui ne pensent pas entre eux mais soient au service des diverses Eglises, qui assument leur tâche de repenser l’Eglise pour qu’elle soit conforme à l’Evangile qu’elle doit annoncer. 

Sortant de son texte, le Saint-Père a invité ses hôtes à ne pas oublier la capacité d'étonner, cet étonnement qui nous porte au Christ. Le Pape a aussi rappelé que le théologien recherche, mais le fait à genoux, comme les Pères de l'Eglise. Il a enfin insisté sur le "flair" de la foi de nombreux croyants, qu'il est important de prendre en considération. 

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29 décembre 2017, 11:35