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Des facades à Belgorod, partiellement détruites, le 15 février 2024. Des facades à Belgorod, partiellement détruites, le 15 février 2024.  

L’archevêque majeur de Kiev demande la condamnation des crimes de guerre

S'exprimant lors d'une conférence de presse de l'Aide à l'Église en Détresse (AED), aux côtés du nonce apostolique en Ukraine, le chef de l'Église gréco-catholique ukrainienne, l'archevêque majeur de Kiev, Sviatoslav Chevtchouk, insiste sur la nécessité de condamner les crimes de guerre.

Deborah Castellano Lubov – Cité du Vatican

Le 24 février marquera le deuxième anniversaire de  l’invasion russe de l’Ukraine. Le nombre de morts continue d'augmenter, comme le niveau de destruction dans ce conflit qui remonte en réalité à dix ans, avec l'annexion de la Crimée par la Russie.

Réfléchissant à la situation actuelle lors d'une conférence de presse organisée par la fondation pontificale Aide à l'Église en Détresse (AED), l'archevêque majeur Sviatoslav Chevtchouk, chef de l'Église gréco-catholique ukrainienne, a déploré la tragédie qui continue de frapper son peuple et son pays.

Les souffrances et les décès se poursuivent

Près de deux ans après le début de l’offensive russe, le 24 février, les combats et les frappes aériennes ont fait près de 22 000 victimes civiles, et quelques 17,6 millions d'Ukrainiens ont grand besoin d'aide humanitaire. 6,2 millions de personnes ont fui l'Ukraine, et plus de 5 millions d'autres sont déplacées à l'intérieur du pays, alors que les bombardements se poursuivent chaque jour.

Mgr Sviatoslav Chevtchouk a tenu à revenir sur l’importance de condamner les crimes de guerre, rappelant par exemple le massacre de Boutcha, et avertissant que s'ils passent inaperçus, les crimes de guerre se reproduiront dans le monde entier.

“Les gens en Ukraine sont tués parce qu'ils sont Ukrainiens.”

Mgr Chevtchouk a déploré la mort de plus de 500 enfants, tandis que plus de 1 200 autres ont été blessés depuis le début de la guerre, avant de rappeler que de nombreux enfants ukrainiens ont été déportés en Russie. 

Une école détruite à Lviv, le 15 février 2024.
Une école détruite à Lviv, le 15 février 2024.

Par ailleurs, selon l’archevêque majeur, dans les régions les plus dévastées du pays, son Église est interdite. Dans l’est de l'Ukraine, rapporte-t-il, il n'y a plus de prêtres, et les gens ne peuvent pas entrer dans les églises, dont les portes ont été scellées. Malgré les immenses souffrances, il a souligné qu'en tant qu'Église, «nous apportons de l'espoir à notre peuple», tout en exprimant sa gratitude pour le fait que, grâce à la solidarité mondiale, «personne en Ukraine n'est mort de causes humanitaires», telles que la faim ou la soif.

Trop traumatisé pour parler

De son côté, le nonce apostolique en Ukraine, l'archevêque Visvaldas Kulbokas a souligné que les personnes qui ont visité l'Ukraine rentrent chez elles «incapables de parler», car «elles sont profondément traumatisées par ce qu'elles ont vu».

L'archevêque Kulbokas a également mis en garde contre la crise de l'éducation dans le pays, soulignant que depuis quatre ans déjà, «dans une grande partie du pays, entre la pandémie puis l'invasion, il n'y a pas d'écoles en présence».

Selon la Mission de surveillance des droits de l'homme des Nations unies en Ukraine, au moins 641 civils ont été tués ou blessés en Ukraine en janvier 2024, poursuivant une tendance depuis décembre 2023, à l'augmentation du nombre de victimes civiles. Les statistiques de l'ONU montrent également que les victimes civiles en janvier étaient 37 % plus élevées qu'en novembre 2023, principalement en raison de l'intensification des attaques des forces armées russes à travers le pays avec des missiles et des munitions de rodage.

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15 février 2024, 12:22