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Des Rohingyas dans un camp de réfugiés à Ukhia, au Bangladesh, le 24 août 2022 Des Rohingyas dans un camp de réfugiés à Ukhia, au Bangladesh, le 24 août 2022  (AFP or licensors)

Des réfugiés rohingyas se noient dans un naufrage dans le golfe du Bengale

Au moins 17 personnes sont mortes et une trentaine sont toujours portées disparues après le chavirement de leur embarcation dans le golfe du Bengale, au large de la Birmanie, où cette minorité musulmane est toujours victime de discriminations.

Edoardo Giribaldi – Cité du Vatican

Un bateau transportant un groupe de migrants rohingyas originaires de Birmanie a chaviré dans le golfe du Bengale, causant la mort de 17 personnes, a déclaré jeudi 10 août un responsable des secours birmans, ajoutant que 30 autres personnes sont portées disparues. La date et l’heure exacte du drame, ainsi que ses causes, ne sont pas connus.

Selon Byar La, secrétaire général de la fondation de sauvetage Shwe Yaung Metta, environ 55 personnes se trouvaient sur le bateau lorsqu'il a quitté Buthidaung, situé dans l'État occidental de Rakhine, en Birmanie, le 5 ou 6 août dernier.

Il a ajouté que l'accident s'est produit en mer près de Sittwe, la capitale de l’État Rakhine. La recherche des corps disparus le long du rivage de Sittwe entre lundi et mercredi a permis de retrouver 17 corps, dont dix femmes, tandis que les forces de sécurité birmanes ont emmené les huit survivants pour les interroger.


Des droits violés

Les Rohingyas, une minorité musulmane dans une Birmanie en majorité bouddhiste, sont particulièrement persécutés depuis août 2017. Il y a 5 ans l'armée a lancé une opération de nettoyage contre la minorité en réponse aux attaques d'un groupe rebelle.

La Birmanie a refusé la citoyenneté à la plupart des Rohingyas. La liberté de circulation et d'autres droits, notamment l'éducation, leur sont également refusés. Amnesty International a comparé les conditions de vie des Rohingyas dans l'État de Rakhine à un «apartheid».

Selon l'Associated Press, plus de 700 000 Rohingyas ont fui la Birmanie, tandis que 100 000 y vivent encore, confinés dans des camps de déplacés misérables, sans compter ceux qui vivent dans des camps de réfugiés surpeuplés de l'autre côté de la frontière, au Bangladesh.


Des voyages dangereux

Selon les données de janvier 2023 fournies par l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 3500 Rohingyas, à bord de 39 navires, ont tenté de traverser la mer d'Andaman et le golfe du Bengale en 2022, contre 700 l'année précédente.

Ils se lancent généralement dans des voyages périlleux vers les pays à majorité musulmane que sont la Malaisie et l'Indonésie, à la recherche de meilleures conditions de vie.

La proximité du Pape François

Le Pape François s'est souvent montré proche et compatissant à l'égard de la communauté persécutée des Rohingyas. En 2017, le Saint-Père a rencontré des réfugiés au Bangladesh, prenant le temps d'écouter leurs récits de vie, et demandant pardon pour l’indifférence du monde à leur égard.

En février 2018, le Saint-Père a reçu en audience le Premier ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, pour le remercier de l'accueil qu'il a réservé aux réfugiés rohingyas de l'État de Rakhine.

Plus récemment, à l’occasion de son message Urbi et Orbi de Pâques, le 9 avril dernier, François avait mentionné les réfugiés Rohingyas. 

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12 août 2023, 13:10