Recherche

En Ontario au Canada, RoseAnne Archibald, cheffe de l'Assemblée des Premières Nations, commémore la Journée de la Vérité et de la Réconciliation. En Ontario au Canada, RoseAnne Archibald, cheffe de l'Assemblée des Premières Nations, commémore la Journée de la Vérité et de la Réconciliation.  

Au Canada, une journée pour la reconnaissance des autochtones

Pour la deuxième année consécutive, le 30 septembre, la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation a été célébrée au Canada. Près d’un mois après les excuses du Pape François sur les terres autochtones, cette journée est une nouvelle occasion pour l’Eglise canadienne et l’Etat fédéral de mettre en lumière cette sombre page de leur histoire.

«Nous nous souvenons des enfants qui ont enduré la douleur et la souffrance dans les pensionnats, conscients que plusieurs ne sont pas rentrés chez eux», déclare la Conférence épiscopale du Canada dans une déclaration publiée lors de cette deuxième Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. «Nous sommes particulièrement conscients du rôle que l’Église catholique a joué dans la gestion des pensionnats indiens, ainsi que de la douleur et du traumatisme que ces derniers ont causé à des générations de familles autochtones et qui persistent encore.» 

Cette journée est l’occasion pour tout un pays de faire preuve de solidarité envers les minorités autochtones, encore grandement discriminées au Canada et de mettre en avant une page qui reste trop méconnue de l’histoire canadienne, le traitement des Premières nations, des Métis et des Inuits au XIX et XXe siècle. De 1831 à 1998, près de 150 000 enfants amérindiens, métis et inuits ont été enrôlés de force dans 140 pensionnats à travers le pays, coupés de leur famille, de leur langue, de leur culture. Dans ces pensionnats, nombre d’entre eux ont subi des mauvais traitements ou des sévices sexuels et plus de 4 000 y ont trouvé la mort.

«Nous poursuivrons la tâche douloureuse, mais nécessaire, qui consiste à retrouver les tombes non marquées et nous aiderons les Survivants à partager leur histoire», s’est engagé le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, dans une déclaration publiée vendredi 30 septembre.

Fin juillet, lors de son 37e voyage apostolique, se rendant chez les autochtones de l’Alberta dans le centre du Canada, le Pape François avait demandé pardon aux Premières nations, Métis et Inuits, réunis à Maskwacis, une terre autochtone traumatisée. «Je viens sur vos terres natales pour vous dire personnellement combien je suis affligé, pour implorer de Dieu pardon, guérison et réconciliation, pour vous manifester ma proximité, prier avec vous et pour vous», avait solennellement déclaré le Souverain pontife.

Assemblée plénière des évêques du Canada

La veille de cette deuxième Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, l’Église canadienne terminait son Assemblée plénière, grandement dominée par les thématiques liées aux personnes autochtones. La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) s’est une nouvelle fois engagée à soutenir les autochtones, notamment à travers le Fonds de réconciliation avec les autochtones. Mis en place en mars dernier, ce fonds doit réunir 30 millions de dollars canadiens pour soutenir les initiatives de réconciliations, 5,5 millions de dollars ont été reçus à ce jour, grâce aux dons de 73 diocèses catholiques à travers le pays.

Autre point soulevé lors de cette semaine d’Assemblée plénière: les évêques s’engagent à «être solidaires des peuples autochtones dans l’intendance de la terre et des biens de la création, qui sont des dons du Créateur, et nous reconnaîtrons la contribution de la culture et de la sagesse autochtones dans notre vie future au Canada», c’est-à-dire, précisent-ils, travailler avec les dirigeants des communautés locales sur les problématiques qui minent les sociétés autochtones, comme les dépendances, le suicide, la violence.

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

01 octobre 2022, 13:39