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À Pepinster, près de Liège, deux villes ravagées par les inondations, ici le 19 juillet 2021 À Pepinster, près de Liège, deux villes ravagées par les inondations, ici le 19 juillet 2021 

Un an après les inondations en Belgique, une lente reconstruction

Mi-juillet 2021, plusieurs pays de l’Est de l’Europe étaient frappés par de violentes intempéries. En Belgique, des inondations ravageaient de nombreuses communes wallonnes, faisant 41 morts et détruisant des milliers d’habitations. Un an plus tard, quel bilan tirer de la reconstruction ? Éclairage avec Régine Kerzmann, coordinatrice de Caritas Secours francophone.

Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Les eaux de l’Ourthe et de la Vesdre ont retrouvé un débit tranquille, contrastant avec leurs flots tumultueux qui ont englouti bien des villes de Wallonie en juillet 2021. Mais si les affluents de la Meuse ne laissent désormais rien paraître, les paysages alentour portent encore les stigmates de la catastrophe.

«Tout n’est pas reconstruit, loin de là», déplore Régine Kerzmann, coordinatrice de Caritas Secours francophone, en charge notamment de la gestion des dons pour les inondations. Beaucoup de berges n’ont pas encore été nettoyées et ne sont pas protégées contre une nouvelle montée des eaux. La reconstruction des habitations, elle non plus, n’est pas achevée. Un peu moins de 2000 personnes sont actuellement sans maison ou bien vivent uniquement dans les étages supérieurs, tout en essayant d’achever les travaux.


Entre désarroi et solidarité

Régine Kerzmann se fait la porte-parole de la population, en pointant du doigt la réaction tardive des autorités wallonnes. Les lenteurs administratives, le manque de soutien matériel et psychologique, mais aussi les réticences des banques et le soutien insuffisant des assurances ont laissé beaucoup d'habitants en difficulté.

«C’est encore des actions privées qui permettent aujourd’hui aux gens de se relever», constate la coordinatrice de Caritas Secours francophone, «s’il n’y avait pas eu la solidarité de tous les Belges, on n’en serait pas là aujourd’hui». Une solidarité qui a permis à l’organisation caritative de récolter 554 000€, somme bienvenue pour soutenir matériellement les sinistrés – achat de déshumidificateurs et de matériel de bricolage, aide alimentaire par exemple. D’autres Caritas européennes ont elles aussi apporté leur soutien.


Besoin d’écoute

Ces jours-ci, de nombreuses cérémonies officielles d’hommages sont organisées, comme à Chênée et à Limbourg ce 14 juillet, en présence du Roi et de la Reine des Belges, qui ont déjà plusieurs fois rendu visite à la population touchée par les intempéries. Leur venue est «saluée par tout le monde», souligne Régine Kerzmann, tandis que la «cérémonie organisée par la région n’est pas bien vue».

Un an après ces inondations meurtrières, 38 000 foyers belges sont toujours sinistrés. Les gens ont beaucoup besoin «de parler, d’être écoutés, de raconter ce qu’ils ont vécu», constate Régine Kerzmann. Caritas Secours a encore de quoi faire: un «appel à coup de main» va être lancé pour aider les particuliers à restaurer leur logement. Puis il faudra se préparer à la saison hivernale, qui s’annonce d’ores et déjà marquée par le défi de l’alimentation en énergie.  

Entretien avec Régine Kerzmann

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14 juillet 2022, 08:00