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Le président du Parlement européen, David Sassoli, le 25 mars 2021. Le président du Parlement européen, David Sassoli, le 25 mars 2021. 

Pape François: David Sassoli, un croyant animé d’espérance et de charité

Les condoléances affluent suite à la disparition de David Sassoli, décédé à l'âge de 65 ans dans la nuit du 10 au 11 janvier, au nord-est de l'Italie. Le Président du Parlement européen avait été hospitalisé après des complications dues à un dysfonctionnement grave du système immunitaire. Chrétien, figure très respectée en Italie comme à Bruxelles, il avait été reçu au Vatican par le Pape François en juin dernier.

Né à Florence le 30 mai 1956, sa vie était partagée entre journalisme et politique. David Sassoli, d'abord jeune rédacteur de Il Giorno, passa ensuite au Rai (principale télévision italienne) où il devint un visage connu de la chaine Tg1 dont il fut aussi le directeur adjoint. Une carrière qui s’est terminée en 2009, quand il s’est présenté au Parlement européen au sein du Parti démocrate, en étant élu avec plus de 400 000 voix. Après une décennie passée dans l’hémicycle de Strasbourg, il avait été nommé Président du Parlement européen en juillet 2019.  

Très populaire tant en Italie qu'à Bruxelles, David Sassoli s'était distingué en mettant à disposition des locaux du Parlement européen pour la préparation de repas à destination de personnes nécessiteuses. 

Un engagement pour la démocratie

Dans son discours d’investiture à la présidence, David Sassoli avait évoqué l’importance de la lutte contre le changement climatique, la nécessité d’une politique plus proche des citoyens européens et de leurs besoins, ainsi que l’urgence de renforcer la démocratie parlementaire et de promouvoir les valeurs européennes, à l’intérieur et à l’extérieur des frontières de l’UE. Marié et père de deux enfants, David Sassoli fréquentait l’Agesci, l'association des guides et scouts catholiques italiens.

David Sassoli et le Pape François, une convergence de vues

Figure respectée, il avait été reçu par le Pape François en juin dernier. Durant leurs échanges, il avait plaidé pour une Europe respectueuse de la dignité humaine. «La défense de la personne humaine comme fil rouge à toute chose, je crois que c'est le message du Saint-Père et naturellement, un encouragement à ce que l'Union Européenne soit un instrument de défense des plus faibles, des migrants, des personnes en difficultés, de tous ceux qui se sentent exclus», avait-il alors expliqué.

Le 17 décembre dernier, à l’occasion de l’anniversaire du Pape, David Sassoli avait également exprimé ses vœux au micro de Radio Vatican, en parlant du pontificat de François comme d’un «magistère qui parle au monde.»

Dans un télégramme adressé à son épouse, Alessandra Vittorini, signé par le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, ce mardi 11 janvier, le Saint-Père a assuré de sa «sincère participation au deuil qui frappe l’Italie et l’Union européenne» et présenté ses condoléances aux enfants de David Sassoli.

Le Pape François a également fait mémoire d’un «croyant animé d’espérance et de charité» et d’un «journaliste compétent», «homme estimé des institutions qui, de manière calme et respectueuse, dans les responsabilités publiques qu’il a assumées, s’est prodigué pour le bien commun avec droiture et généreux engagement». 

Entretien de David Sassoli avec le Pape François, en juin 2021

Un exemple pour les jeunes européens

Dans un message de condolérances, le cardinal Jean-Claude Hollerich, «profondément attristé» par ce décès, rend hommage à «un homme de valeurs et de dialogue, avec un grand sens du devoir, qui a travaillé pour le bien commun en tant que journaliste et en tant que dirigeant de l'UE pour améliorer les institutions démocratiques et les rapprocher des citoyens européens».

Le président de la COMECE reconnaît que depuis son élection à la présidence du Parlement européen en 2019, Davide Sassoli avait «accompagné le travail des institutions européennes sur des sujets cruciaux tels que l'autonomisation des jeunes, la lutte contre la pauvreté, la reprise après la pandémie et la Conférence sur l'avenir de l'Europe». Il se dit certain que «ses qualités de fonctionnaire dévoué ne sont pas passées inaperçues auprès de nombreux jeunes Européens, qui non seulement se souviendront de lui mais poursuivront également son héritage en faveur de la démocratie et de la solidarité».

«En ce moment difficile, nous pleurons cet Italien remarquable et cet Européen fier. Qu'il repose en paix», conclut l'archevêque de Luxembourg. 

(mis à jour le 11 janvier 2022 à 16h50)

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11 janvier 2022, 11:11