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Le lac de Tibériade ou mer de Galilée Le lac de Tibériade ou mer de Galilée 

Le lac de Tibériade déborde, le site présumé de Bethsaïde inondé

Les fortes pluies de ces derniers mois ont littéralement fait déborder le lac de Tibériade, entraînant l’inondation de plusieurs localités de ses rives, notamment Bethsaïde-El-Araj, le lieu supposé de la multiplication des pains et des poissons.

Après avoir cruellement souffert d’une sècheresse tenace ces dernières années, le lac de Tibériade a retrouvé son niveau normal, et plus encore. Nourries par les abondantes précipitations de ces mois hivernaux, ces eaux ont débordé, inondant au passage plusieurs villages et localités dont le site d’El-Araj, identifié comme le possible village de Bethsaïde.

Mentionnée sept fois dans les Évangiles, Bethsaïde serait la ville d’origine de trois apôtres: Pierre, son frère André et Philippe (Jean 1, 44 ; 12, 21); situé non loin de Capharnaüm, c’est aussi là que Jésus, ému par la foule nombreuse qui le suivait, aurait multiplié les pains et les poissons, -ce miracle est, à l'heure actuelle, commémoré à Tabgha, sur la rive nord-ouest du lac.

Selon l’historien Flavius Josèphe, Bethsaïde, petit village de pécheurs, fut élevé au rang de ville par le Tétraque Philippe, l’un des fils d’Hérode le Grand. Bethsaïde prit alors le nom de Julias, en l’honneur de la fille unique de l’Empereur Auguste. Elle aurait été détruite lors de la première révolte juive, vers 67 après Jésus-Christ; mais les chrétiens conservèrent la mémoire de ce lieu, étroitement associé au ministère public de Jésus et à ses apôtres.

Sa localisation est encore aujourd’hui le fruit d’âpres controverses archéologiques. Plusieurs hypothèses ont été avancées et débattues; en 2017, une équipe d’archéologues israéliens annonçait avoir identifié Bethsaïde sur le site d’El-Araj, dont les ruines bordent la mer de Galilée (autre nom du lac de Tibériade) près de l’embouchure du Jourdain. Et de fait, les découvertes qu’ils y ont fait tendraient à pencher pour cette thèse: traces de thermes romaines, diverses céramiques, pièces d’argent datant de l’ère néronienne et surtout, les vestiges d’une église byzantine du Ve siècle, que les archéologues rapprochent de celle décrite par l’évêque bavarois Willybald. Dans son Voyage en Terre Sainte (VIIIe siècle), il mentionne en effet l’existence d’une église construite sur la maison de Pierre et André.

Cette annonce a été accueillie avec beaucoup de circonspection dans les cercles archéologiques; pour d’éminents spécialistes -notamment de l’École biblique de Jérusalem-, si le site et ses trouvailles présentent un intérêt certain, il serait prématuré d’affirmer, faute de preuves tangibles, que la maison des apôtres a été effectivement retrouvée.

La question restera, quoi qu’il en soit, encore en suspens quelque temps: l’inondation du site a contraint les archéologues à abandonner les fouilles. Celles-ci devraient reprendre l’année prochaine.

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11 juin 2020, 10:39