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Le Premier ministre Benjamin Netanyahou à l'aéroport Ben Gourion à Tel-Aviv, le 15 février 2018. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou à l'aéroport Ben Gourion à Tel-Aviv, le 15 février 2018. 

Benjamin Netanyahou dans la tourmente : les conséquences politiques

La police israélienne a recommandé au parquet général d'inculper Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, pour deux affaires de corruption, le 13 février. Acculé par ces affaires, Benjamin Netanyahou est toujours soutenu par ses partenaires de coalition. Le décryptage de Frédéric Encel.

Entretien réalisé par Delphine Allaire – Cité du Vatican

Bien qu’affaibli, Benjamin Netanyahou exclut de démissionner. Au regard du droit israélien, son inculpation dans deux affaires de corruption n’engendre pas de mise en examen automatique.

«Netanyahou est mathématiquement assuré de pouvoir continuer son magistère» 

Ainsi, «cette indication policière ne le menace pas, mais le fragilise politiquement», analyse Frédéric Encel, maître de conférences à Sciences Po et spécialiste du conflit israélo-palestinien. La coalition gouvernementale conservatrice et religieuse, composée de 66 députés sur les 120 qui siègent à la Knesset, soutient, elle, toujours le Premier ministre. Face à «une gauche israélienne atone» et face à la matrice sociologique du pays clairement à droite, il apparaît que «Netanyahou est mathématiquement assuré de pouvoir continuer son magistère», juge Frédéric Encel, également auteur de Mon Dictionnaire géopolitique (PUF, 2017). 

L’absence d’adversaires

Netanyahou à la tête d’Israël depuis 2009 l’a ainsi toujours emporté chez les Israéliens grâce à sa grande capacité d’alliance avec les ultra-orthodoxes. Aujourd’hui, il n’a pas d’adversaire évident sur l’échiquier politique.

La force de son image internationale

Par ailleurs, relève Frédéric Encel, tant que Benjamin Netanyahou poursuivra ses relations diplomatiques avec Donald Trump, Vladimir Poutine ou d’autres chefs d’État, «tant qu’il sera un bouclier face à l’Iran ou face au Hezbollah, l’opinion n’a aucune raison de le désavouer».

Pas d’incidence diplomatique

Ces affaires de corruption qui ont récemment éclaté n’auront donc pas non plus d’incidence sur les relations diplomatiques d’Israël avec les grandes puissances, tant que le Premier ministre n’est pas mis en examen. Seule une mise en examen changerait la donne. Les prochaines élections israéliennes sont prévues en novembre 2019.

Entretien avec Frédéric Encel, spécialiste du conflit israélo-palestinien

 

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16 février 2018, 07:01