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Manifestants le 21 janvier à Kinshasa Manifestants le 21 janvier à Kinshasa 

RDC : le cardinal Monsengwo condamne la répression des marches du 21 janvier

L’archevêque de Kinshasa dénonce la manière dont les forces de l’ordre ont réprimé les manifestations pacifiques organisées par le Comité Laïc de coordination. Plusieurs personnes ont été tuées. Le cardinal Monsengwo a appelé les catholiques à rester « inébranlables ».

Xavier Sartre – Cité du Vatican

«Comment peut-on tuer des hommes, des femmes, des enfants, jeunes et vieux scandant cantiques religieux, munis des bibles, chapelets, crucifix ?» : le cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, condamne sans ambages ce mardi 23 janvier la répression des marches qui ont eu lieu dimanche 21 janvier. Face aux derniers événements, il demande à agir «toujours par amour du prochain» et de vivre «dans l’espérance joyeuse que le Seigneur ne nous abandonnera pas».

«Restons inébranlables dans la foi» exhorte-t-il dans son message publié par l’archidiocèse, au surlendemain de la mort de plusieurs manifestants. Selon les autorités, deux personnes ont été tuées mais les Nations unies et l’Église estiment que six personnes ont perdu la vie.

Plusieurs morts et des arrestations de prêtres et de religieuses

Le cardinal Monsengwo dénonce les actes commis par les forces de l’ordre congolaises : «des chrétiens de certaines paroisses ont été empêchés de prier, plusieurs autres ont été empêchés de sortir de l’enclos des paroisses par des policiers et des militaires plus qu’armés comme s’ils étaient dans un champ de bataille. Ceux qui ont prié et ont pu marcher ont été dispersés à coup de gaz lacrymogène, des grenades assourdissantes et de désencerclement, des balles réelles, des balles en caoutchouc».

L’archevêque de Kinshasa précise que des prêtres, des religieuses et des laïcs ont été arrêtés. Des vols et des extorsions de biens des citoyens ont également été commis, assure-t-il. Il reproche ainsi au chef de la police de ne pas avoir respecté sa parole alors qu’il avait donné la consigne qu’il n’y aurait aucun décès. Devant la préparation des forces de sécurité, qui ont commencé à effectuer des contrôles dès le samedi 20 janvier, le cardinal se demande si les Congolais ne vivent pas «dans une prison à ciel ouvert».

Maintien des revendications politiques

Face à ces nouvelles exactions, le cardinal Monsengwo rend hommage à la «bravoure» de ses frères et sœurs, «autres martyrs de la Saint-Sylvestre, tombés lors de cette marche». Ils ont participé à de nouvelles marches pour réclamer l’application de l’accord de la Saint-Sylvestre 2016 qui prévoit l’organisation d’élections générales, et notamment présidentielle, pour trouver un successeur à Joseph Kabila, arrivé au terme de son second et dernier mandat et dans l’incapacité de se représenter.

Des manifestations avaient déjà eu lieu le 31 décembre 2017, un an jour pour jour après la signature de l’accord politique global pour rappeler le pouvoir à ses responsabilités. Le cardinal Monsengwo, qui avait déjà condamné la répression de ce jour-là, rappelle clairement que les Congolais veulent que «règne la force de la loi et non la loi de la force» afin de travailler au «développement intégral du peuple, dans la paix, la justice et la vérité».

 

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23 janvier 2018, 19:04