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Le gouvernement de Mexico met fin à l'urgence dans l'Etat de Guerrero après le passage d'Otis. Le gouvernement de Mexico met fin à l'urgence dans l'Etat de Guerrero après le passage d'Otis.  (ANSA)

L'Église au chevet des victimes de l'ouragan Otis à Acapulco

Des soupes populaires ont été mises en place dans les paroisses de l'archidiocèse mexicain touché par la tempête Otis il y a deux semaines. Des abris ont été proposés aux personnes ayant perdu leur logement. Pour Mgr González González, l'urgence consiste également à travailler avec la société civile pour une reconstruction plus durable et respectueuse de l'environnement.

Luana Foti – Cité du Vatican

«Notre région est fréquemment frappée par des ouragans, mais celui-ci s'est caractérisé par sa grande puissance destructrice. Ce fut un coup dur pour les gens et dans ce moment d'urgence, l'archidiocèse aide à répondre aux besoins de ceux qui ne reçoivent pas d'autre aide», rapporte l'archevêque d'Acapulco, Mgr Leopoldo González González, à Vatican News. S'entretenir avec l'évêque n'a pas été facile, car bien que l'ouragan ait touché terre le 25 octobre, la plupart des dégâts n'ont pas encore été réparés et les communications continuent d'être difficiles dans de nombreuses régions.

Répondre à Otis, en se faisant solidaire

La force destructrice de l'ouragan, qui a atteint la catégorie 5, la plus élevée de l'échelle de Saffir-Simpson, n’a épargné personne dans la ville côtière de l'État de Guerrero, l'un des plus pauvres du Mexique. De nombreuses personnes ont perdu la vie en mer ou sous les décombres et beaucoup sont encore portées disparues. Parmi les survivants, certains ont perdu leur maison, leur travail et n'ont plus rien à manger. De plus, de nombreux déchets se sont accumulés dans les rues, ce qui augmente le risque de propagation des maladies intestinales, respiratoires et de la dengue. Face à cette situation d'urgence, l'archidiocèse tente de répondre aux besoins de base de ses citoyens. «Il existe au moins 26 cantines communautaires dans les paroisses d'Acapulco et au moins trois dans la municipalité de Coyuca», explique l’archevêque. En plus de l'approvisionnement en eau et en nourriture, deux hôtels ont été installés dans les paroisses d'Acapulco et un à Coyuca. Mgr Leopoldo González González est reconnaissant pour le soutien reçu des diocèses de tout le Mexique, et en particulier des paroisses de Costa Chica et Costa Grande dans l'État de Guerrero, qui «ont gentiment tendu la main aux paroisses touchées par le biais de contributions volontaires et d'aides économiques». Enfin, il lance un appel à la société civile pour qu'elle collabore avec l'Église à une reconstruction «plus durable et respectueuse de l'environnement».

Nécessité d’un soutien moral et spirituel

Mgr González fait part de sa préoccupation quant à l'état d'esprit des habitants d'Acapulco, qu'il décrit comme étant déchirés, attristés et désespérés. Le passage de l'ouragan Otis représente, dit-il, un coup très dur pour les familles qui venaient juste de retrouver un équilibre après la pandémie de Covid-19. «Nous devons maintenant nous demander comment reconstruire les personnes, les familles et les communautés avec le capital humain dont nous disposons», a-t-il déclaré. La réponse, selon l'évêque, réside dans la foi. «Beaucoup de gens s'accrochent à la foi. Avec l’aide de Dieu, nous irons de l'avant. La foi donnera aux gens l'énergie dont ils ont besoin pour survivre, restaurer et reconstruire». Il rappelle enfin que le Seigneur est proche des gens, et qu’Il tend la main à ceux qui sont le plus dans le besoin.

L’Évangile pour contraster la délinquance

Après le passage de l’ouragan, de nombreuses propriétés privées, maisons ou magasins détruits par Otis, ont été pillées. Or, ces dernières années le niveau de délinquance avait déjà augmenté dans cette ville portuaire où les secteurs du tourisme et de la pêche sont essentiels. La présence du port a favorisé l’expansion du crime organisé, mais Mgr González ne veut pas se résigner à cette fatalité. «Il est possible, dit-il, d’avancer avec le ferme espoir que nous ne sommes pas condamnés à vivre avec le crime organisé ou toute autre forme de violence». Et il propose une antidote: L’Evangile. Tout d'abord, affirme l’évêque, il pacifie le cœur des personnes et permet de vivre des relations fraternelles et amicales avec les autres. «C'est du foyer familial que jaillit la lumière qui illumine nos rues». Il souligne ensuite son pouvoir réparateur et guérisseur sur les personnes qui décident de vivre selon ses enseignements. «L'Évangile enlève du cœur tout ce qui l'attriste, à partir d'une expérience très forte de douleur, de souffrance ou d'injustice. De cette manière, la personne peut se relever de la violence subie et participer à la construction de la paix». Pour tout cela, conclut-il, «nous devons annoncer l'Évangile à temps et non quand il est trop tard».

L’Église frappée elle aussi

Concernant l’Église, le diocèse n’a pas été épargnée par l’ouragan. Des bâtiments paroissiaux aux chapelles des petits quartiers, l’ensemble des 36 paroisses de la ville d'Acapulco et des quatre paroisses de la municipalité de Coyuca de Benitez ont été touchées: «Pour beaucoup d'entre elles, l'ouragan a arraché les toits en tôle, abattu les murs, brisé les fenêtres, les portes et les statues», explique Mgr González. Parmi les bâtiments les plus endommagés figurent le séminaire, l'école pastorale, la maison pastorale Vianey, le couvent des Mères Capucines et la maison centrale des Missionnaires du Divin Sauveur. Aujourd'hui, les paroisses sont à la recherche d'un espace sûr où elles peuvent célébrer l'Eucharistie, l'adoration du Saint-Sacrement et écouter les gens.

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14 novembre 2023, 16:16