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Vue sur le sanctuaire Sainte-Anne-de-Beaupré à Québec, lors de la venue du Pape François en juillet 2022. Vue sur le sanctuaire Sainte-Anne-de-Beaupré à Québec, lors de la venue du Pape François en juillet 2022.   (CHRISTINNE MUSCHI)

Au Canada, une lettre pastorale pour défendre la liberté religieuse

Dans un Canada de plus en plus sécularisé, la Conférence des évêques catholiques du Canada publie une lettre pastorale sur la liberté de religion et la liberté de conscience dans le pays. Intitulé «Vivre en catholiques sur la place publique», le document, constitué de 21 points, rappelle que la liberté de religion constitue le fondement d’une démocratie.

«Au Canada, la liberté de religion et de conscience, avec les autres libertés fondamentales incluses à l’article 2 de la Charte canadienne des droits et libertés, constitue le fondement de notre société démocratique et reflète notre vie commune en tant qu’êtres humains porteurs de l’image et de la ressemblance de Dieu», rappelle la Commission épiscopale pour la justice et la paix de la Conférence des évêques du Canada (CECC) dans sa lettre pastorale publiée le 22 juin, à l’occasion de la mémoire de saint Thomas More.

Longue de huit pages, cette lettre pastorale revient d’abord sur l’importance de préserver la liberté de religion de chacun dans la société canadienne. «La liberté de religion et la liberté de conscience sont des libertés connexes qui nous permettent de vivre pleinement tels que nous sommes, tels que nous sommes appelés à être», rappellent les évêques canadiens.

«Un postulat postmoderne répandu et erroné voudrait qu’on puisse sacrifier la liberté de religion ou de conscience au profit d’une liberté d’expression ou d’association plus large», écrivent-ils également, dans un pays où selon le recensement de 2019, 19,3 millions de personnes ont déclaré être chrétiens, soit 53,3% de la population. Des chiffres en baisse ces dernières décennies, en 2011, 67,3% des Canadiens se déclaraient chrétiens. «L’idée d’éroder ainsi la défense de la liberté religieuse est un symptôme d’amnésie, un oubli de ce que nous sommes en tant qu’êtres humains, de nos désirs les plus profonds et de notre véritable dignité», note la lettre pastorale.

Liberté religieuse et État

Toujours selon l’article 2 de la Charte canadienne des droits et des libertés, l’État a obligation de défendre les libertés fondamentales de chacun. Mais selon la CECC, ce droit est régulièrement bafoué. «À tous les échelons, ces institutions imposent de plus en plus souvent non pas une laïcité ‘’ouverte’’, telle que définie par le philosophe catholique Charles Taylor, où l’État est véritablement neutre et fait place à toutes les formes de croyances exprimées pacifiquement, mais plutôt une laïcité « fermée » qui ne veut pas accommoder les différentes croyances ou qui ne permet à peine – voire pas du tout – la manifestation publique de ces croyance», dénoncent les prélats, s’inquiétant par exemple de la fermeture d’écoles ou d’hôpitaux catholiques.

Les évêques canadiens notent aussi que dans une démocratie pluraliste «l’accueil de la diversité suppose qu’on reconnaisse le droit de défendre des positions théologiques et morales précises, même lorsqu’elles remettent en cause les normes qui prédominent à notre époque». Chacun doit pouvoir défendre ses convictions sans violences et de manière authentique. «En tant que catholiques, notre foi nous appelle à défendre sur la place publique ce que nous croyons être vrai», lit-on.  

Par ailleurs, avertit la CECC, sans une solide liberté de religion, les autres libertés fondamentales peuvent être remises en question.

En conclusion de cette lettre pastorale, les évêques canadiens invitent, comme Pierre, à rendre explicitement compte de la foi.

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27 juin 2023, 10:37