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Réfugiés en Ukraine. Réfugiés en Ukraine.  

Ukraine: le cardinal Hollerich appelle à créer des corridors humanitaires

Depuis Florence où s’est tenue la rencontre pour la paix en Méditerranée, le président des épiscopats européens, le cardinal Jean-Claude Hollerich, a lancé un vibrant appel à la solidarité et à l’accueil des chrétiens ukrainiens en particulier, et du peuple ukrainien en général.

Propos recueillis par Delphine Allaire - Florence, Toscane, Italie 

Entretien avec le cardinal Jean-Claude Hollerich, président de la Comece

Comment la guerre en Ukraine s’est-elle invitée au sommet de Florence sur la Méditerranée?

Malheureusement, l’archevêque majeur de Kiev a dû annuler sa présence, ce que tout le monde approuve car un pasteur doit rester avec ses brebis en temps de crise et de guerre. Nous voulons exprimer toute notre solidarité à l’Église catholique ukrainienne et aux Ukrainiens d’autres dénominations religieuses. Je suis persuadé que tout homme de bonne volonté a horreur de la guerre. Ensemble, catholiques, non-catholiques, non-religieux, nous devons nous engager pour la paix en Europe.

Que doit dire l’Église d'Europe aujourd’hui aux chrétiens ukrainiens et du monde slave?

Aux chrétiens ukrainiens, je dis: «Vous n’êtes pas seuls». Nous ne pouvons pas faire grand-chose, mais nous pouvons accueillir vos femmes, vos enfants. Nous prions pour vous. Nous allons jeûner pour vous. Vous êtes nos frères et nos sœurs. Notre cœur nous fait mal en pensant à votre situation. C’est peut-être une petite consolation, mais «vous avez des sœurs et des frères en Europe, qui pensent à vous et qui veulent vous aider».

Quel est le rôle des Églises européennes dans l’accompagnement des «nouveaux réfugiés» ukrainiens?

Nous devons tout faire pour l’accueil. Les États souvent n’ont pas de solution, comme c’est le cas déjà pour les autres réfugiés. Ils ne proposent pas réellement de centres d’accueil. Nous devons donc en tant qu’Églises les loger en famille, car ce qui est nécessaire n’est pas seulement d’avoir un toit et de la nourriture. Naturellement, ce sont les premières choses à pourvoir, mais l’essentiel est aussi d’avoir un accueil fraternel, voir qu’ils ne sont pas seuls. Quand on est pris de douleur, d’effroi, sous le choc, il est important de savoir que des communautés sont là pour vous.

Face à cette guerre tragique, de par votre position de président de la Comece, que dites-vous aux institutions européennes?

Il faut tout faire pour une désescalade du conflit, tout faire pour sauver la population civile, tout faire pour ouvrir des corridors humanitaires afin que les Ukrainiens quittent le pays et le zones de combat. La fermeté est requise dans les négociations, car nous ne pouvons pas seulement opposer de belles paroles à une telle agression. J’en appelle à toutes les institutions de l’UE, afin qu’elles prennent toutes les mesures possibles. Toutes. Y compris si l’Europe doit se priver.

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27 février 2022, 11:28