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Le cardinal De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, saluant le Pape François lors d'une audience avec des personnes handicapées en mars 2019. Le cardinal De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, saluant le Pape François lors d'une audience avec des personnes handicapées en mars 2019. 

Belgique: un rapport met en relief les transformations du catholicisme

Pour sa deuxième édition, le rapport annuel sur l’Église belge met en relief de profondes transformations dans l’Église catholique en Belgique, concernant notamment l’engagement des laïcs.

Une réalité dynamique et en profonde transformation : c’est la photographie de l’Église catholique en Belgique qui émerge du second rapport annuel de la Conférence épiscopale présenté ce mercredi 4 décembre à Bruxelles. Fruit de deux ans de travail, le nouveau rapport, qui suit celui publié à la fin de l’année 2018, présente, avec des chiffres détaillés, un panorama intéressant sur la vie et les mutations en acte dans la communauté catholique belge.

Dans ces nouvelles données recueillies en 2018, explique le rapporteur du document, Stéphane Nicolas, «on peut voir les signes d’un grand dynamisme qui contrebalance l’image d’une Église en déclin».

Un déclin global nuancé par le dynamisme de nouveaux engagements

Quatre éléments sont particulièrement intéressants à souligner. L’un concerne le rôle toujours plus important des laïcs : dans les diocèses belges, on compte au total 2038 laïcs nommés par les évêques pour des positions décisionnelles dans les paroisses, dans les services diocésains et dans les institutions d’assistance, contre 1940 prêtres. Cette tendance est destinée à s’accentuer dans le futur, explique le père Tommy Scholtes, porte-parole de l’épiscopat. Par ailleurs, de plus en plus de laïcs entreprennent des cours de formation à la pastorale : en 2018, l’Église belge comptait 297 laïcs en formation (hommes et femmes) pour 64 séminaristes et 36 aspirants diacres.

L’autre changement significatif est la féminisation progressive de l’Église belge : 55% de son personnel avec des positions de responsabilité sont de sexe féminin, un chiffre qui confirme le rôle déterminant des femmes pour le futur de l’Église locale et pour la transmission de la foi.

La troisième mutation mise en évidence par les données du rapport est le passage d’une adhésion à la foi et à la pratique religieuse par tradition sociale à une foi vécue comme un choix personnel et conscient. Les données sur la participation aux sacrements reflètent cette réalité : entre 2016 et 2018, la Belgique a enregistré une forte baisse des baptêmes (-11,83%), des confirmations (-4,33%), des mariages religieux (-13,92%) et de la participation aux messes (-16,79%).

L’engagement des fidèles dans les œuvres caritative envers les plus vulnérables (pauvres, migrants, prisonniers), portés par les différentes associations catholiques et les mouvements laïcs, s’est en revanche accentué. Cette donnée encourageante fait état d’une façon de vivre la foi différente de ce qui se vivait dans le passé.

Une Église de plus en plus internationale

Enfin, un quatrième changement important qui émerge du rapport est la transformation de l’Église belge en lien avec les migrations. En plus des communautés catholiques flamande, wallonne et allemande, l’Église en Belgique recense désormais 155 communautés catholiques d’origine étrangère, et 9 communautés catholiques de rite oriental, parmi lesquelles les chaldéens et les syro-catholiques.

Cette internationalité se reflète aussi dans le clergé, qui compte désormais 20% d’étrangers. Parmi les prêtres actifs en Belgique, on compte désormais 172 Congolais, 43 Français et 34 Polonais.

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06 décembre 2019, 18:15