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Peuples indigènes du Venezuela, réfugiés dans la ville de Pacaraima au Brésil, le 28 février 2018. Peuples indigènes du Venezuela, réfugiés dans la ville de Pacaraima au Brésil, le 28 février 2018.  

Pâques 2018: le cardinal Tagle appelle à partager le voyage des migrants

Quel sens à l’accueil des migrants? Dans son message pour Pâques, le cardinal Luis Antonio Tagle, archevêque de Manille et président de Caritas Internationalis, a proposé une lecture religieuse de cette problématique-clé du pontificat François. Il file la métaphore d’un Jésus voyageur, migrant par essence.

Delphine Allaire – Cité du Vatican   

Par le nombre incalculable de ses voyages, Jésus serait-il le premier des migrants ? Tel est l’hypothèse émise par le cardinal philippin, Luis Antonio Tagle, dans son message pour Pâques délivré le 20 mars.

Jésus fait voler en éclat les frontières des certitudes

De Nazareth à Bethléem dans le ventre de sa mère, Marie, jusqu’à l’Égypte en tant qu’enfant réfugié, en passant par des prédications sur les routes galiléennes, les pérégrinations du Christ furent légion. Son ultime étape, celle du calvaire, couronne ces multiples voyages: «Ce qui pour Jésus semblait être la fin du voyage n’était en réalité qu’un commencement», écrit le cardinal Tagle. Pour lui, la figure du Christ fait à ce titre «voler en éclat les frontières de ce que nous pensions savoir».

Une éloge du mouvement

Dans un phrasé imagé, le cardinal invite ainsi les catholiques à «faire rouler les pierres qui bloquent les cœurs et l’imagination» afin que tous partagent «le voyage de l’autre», en particulier de ceux qu’il tient pour les plus vulnérables: les migrants.

Rappelant les difficultés rencontrées par certains disciples à reconnaitre Jésus sur la route d’Emmaüs, près de Jérusalem, le cardinal Tagle interroge: «Combien de fois par jour ne reconnaissons-nous pas Jésus dans les personnes que nous croisons ? Il se peut que nous soyons occupés ou distraits, ou encore que nous soyons renfermés dans la tombe de nos propres peurs et fausses idées».

Petits gestes, solidarité mondiale

Ces craintes qui paralysent la compréhension et la compassion doivent être levées, estime le cardinal philippin, qui en appelle à la simplicité et à la sincérité des gestes.

Par ces petites actions de compréhension et de communion, le cardinal Luis Antonio Tagle en poste à Manille depuis 2011, espère créer «une vague de solidarité mondiale qui balaye les pierres qui nous bloquent». Une vague prompte à nous embarquer «dans un voyage qui attise notre imagination».

Migrants, une précision lexicale

À noter que l’emploi du terme «migrant» par le cardinal Tagle et a fortiori par l’organisation Caritas qu’il préside, doit être comprise au sens le plus large possible. «Un migrant est une personne en déplacement, qui a besoin d’être accompagnée, soutenue et protégée. Il peut s’agir de réfugiés, de requérants d’asile, de victimes de la traite humaine, de déplacés», précise l’organisation qui a lancé une campagne d’information «Partager le chemin», en partenariat avec Vatican News, en septembre 2017. En juin 2018, une semaine riche d’actions en faveur des migrants sera à nouveau organisée.

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20 mars 2018, 12:17