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Le Saint-Père a prononcé un discours devant les prêtres, consacrés et séminaristes péruviens, à Trujillo, le 20 janvier 2018. Le Saint-Père a prononcé un discours devant les prêtres, consacrés et séminaristes péruviens, à Trujillo, le 20 janvier 2018. 

Le Pape appelle le clergé du Pérou à se rappeler avec joie de sa vocation

Au cours de sa rencontre avec les prêtres, consacrés et séminaristes péruviens, le Pape François les a invités à se remémorer leurs racines et à un témoignage enthousiaste.

Samuel Bleynie – Cité du Vatican

Au sein de ce séminaire de Trujillo, «berceau» de nombreux missionnaires», «tout nous porte à regarder vers nos racines (…) pour grandir et donner des fruits», «les racines dans la terre et le cœur dans le ciel», a d’abord indiqué François. Mais pour «trouver la sève qui a irrigué pendant des siècles le cœur des disciples», encore faut-il que notre foi et notre vocation se tournent vers le passé.

Joyeuse conscience de nous-mêmes

Il faut d’abord avoir une joyeuse conscience de nous-mêmes, tout comme Jean-Baptiste et ceux qui le suivaient, lorsqu’ils attendaient la venue du Christ. «Jean savait clairement qu’il n’était pas le Messie mais que simplement il l’annonçait. Jean était l’homme qui faisait mémoire de la promesse» faite dans l’Ancien testament.

À la suite du cousin du Christ, «nous ne sommes pas appelés à supplanter le Seigneur» mais à travailler avec lui. «Le disciple sait qu’il passe et passera toujours après le Maître. C’est la source de notre joie», poursuit le Pape, mettant en garde contre la tentation de se croire «trop important».

Pour combattre cette tentation, le Saint-Père donne d’ailleurs un conseil: rire. En riant de nous-même, nous pouvant nous présenter au Seigneur avec nos limites, nos erreurs, nos péchés mais aussi nos succès et la joie de le savoir à nos côtés. «Riez en communauté, et non pas de la communauté ou des autres», recommande encore le Pape. Sortant de son texte, il propose aussi à chacun se regarder dans son miroir et d’éclater de rire en s’exclamant «C’est moi ça?»

Se remémorer notre appel

Cette rencontre avec Jésus, l’«unique Maître», change la vie: il y a «un avant et un après». Le Pape appelle donc les prêtres, religieux et séminaristes à se rappeler cette heure, ce jour, où ils se sont rendus compte que le Seigneur comptaient sur eux. «Chacun d’entre nous connaît où et quand», insiste-t-il, mettant en garde contre un oubli de cet appel d’amour et de service que l’on nomme «vocation».

Le Saint-Père profite alors de cette réflexion pour inciter ses auditeurs à ne pas devenir des «professionnels du sacré» coupés de la «piété populaire» qui a vu naître leur vocation. «Je vous exhorte à ne pas oublier, encore moins à mépriser, la foi fidèle et simple de votre peuple. Sachez accueillir, accompagner et encourager la rencontre avec le Seigneur.»

La joie contagieuse

Mais cette mémoire «joyeuse et reconnaissante» nous incite au service. «La foi en Jésus est contagieuse, elle ne peut ni se confiner, ni être enfermée», assure le Pape. Le témoignage joyeux «le meilleur signe que nous avons “découvert” le Messie», c’est lui qui va attirer de nouveaux disciples. «La joie est une constante dans le cœur des apôtres», elle «nous ouvre aux autres, c’est une joie à transmettre», note d’ailleurs François.

Vantant la diversité des charismes de l’Église, il met alors en garde contre la division ou l’isolement qui se vivent au sein même des communautés. «Il faut se garder de la tentation du “fils unique” qui veut tout pour lui, car il n’a personne avec qui partager.» S’adressant à ceux qui exercent des responsabilités, François leur demande de ne pas devenir «autoréférentiels» et de prendre soin de leurs frères sans tomber dans l’autoritarisme.

En images: la rencontre du Pape avec le clergé à Trujillo

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20 janvier 2018, 22:00